Le premier ministre canadien Justin Trudeau a discuté de la renégociation de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) jeudi alors qu’il effectuait sa première visite officielle au Mexique, où le président Enrique Pena Nieto l’a reçu.
Cette rencontre au sommet entre les deux hommes s’est déroulée après que Justin Trudeau, en visite à Washington mercredi pour s'entretenir avec Donald Trump, eut admis pour la première fois que le Canada devait se préparer à différentes éventualités, le président américain ayant indiqué qu’il pourrait s’entendre avec l’un ou l’autre de ses partenaires nord-américains dans le cadre d'accords bilatéraux.
En point de presse aux côtés de M. Pena Nieto, Justin Trudeau a refusé de dire s’il avait discuté avec le président mexicain de cette possibilité que les États-Unis et le Canada puissent s’entendre entre eux sans le Mexique.
Il a répété à plusieurs reprises qu'il faut créer des occasions pour la classe moyenne, et ce, dans les trois pays.
«Le président et moi, nous sommes d’accord qu’investir, créer des opportunités pour la classe moyenne de réussir, c’est la meilleure façon de créer de la croissance économique qui va aider toute notre économie, tous nos pays», a indiqué M. Trudeau.
«Comme je l'ai dit plusieurs fois, nous allons prendre très au sérieux cette opportunité de moderniser l’ALENA, et nous allons regarder toutes les propositions mises sur la table, nous allons les prendre au sérieux, nous allons les évaluer, nous allons proposer nos améliorations à l’ALENA, mais nous n’allons pas réagir quand des gens avancent des idées avec lesquelles nous ne sommes pas d’accord», a dit M. Trudeau.
«Ce sont des négociations, nous comprenons comment ça fonctionne. On reste axés sur le fait que nous savons que nous avons des opportunités d’améliorer cet accord pour créer des bénéfices pour nos citoyens au Canada et pour nos citoyens de nos pays amis et partenaires dans l’ALENA», a-t-il poursuivi, en ajoutant que l’accord économique tripartite «a contribué à la création de millions d’emplois dans nos trois pays depuis bien des années».
«Nous voyons la meilleure façon de moderniser le commerce entre nos trois pays, c’est d’améliorer l’ALENA, a dit M. Trudeau. Nous allons continuer de travailler là-dessus, pas parce qu’on est figés dans notre approche, mais parce que nous savons que c’est une façon très positive et évidente d’améliorer la situation pour nos travailleurs, nos commerces et nos citoyens.»
Selon Justin Trudeau, le président Pena Nieto et lui sont «parfaitement d’accord» qu’il faut «continuer de chercher dans des circonstances [parfois] imprévisibles, la meilleure façon d’approfondir les liens et le commerce entre nos pays, et surtout, d’améliorer les opportunités pour tous nos citoyens».
Avant son tête-à-tête avec le président Pena Nieto, Justin Trudeau a notamment rencontré des organismes mexicains pour aborder des questions touchant aux droits de la personne. Il a notamment été question de la violence envers les femmes, de la liberté d’expression et des risques auxquels s’exposent les journalistes et les défenseurs des droits de la personne dans le cadre de leurs fonctions.