Le géant Airbus, qui prend le contrôle du programme C Series, promet de s’attaquer aux coûts élevés de production dans les usines de Bombardier.
Le grand patron d’Airbus, Tom Enders, a indiqué mardi à Toulouse que l’association avec Bombardier remplira «le besoin le plus urgent de la C Series, soit une réduction des coûts en s’appuyant sur l’expertise opérationnelle d’Airbus et sa maîtrise de la chaîne d’approvisionnement».
En coulisse, on soutient que les coûts de fabrication des nouveaux avions de la C Series avaient atteint un seuil critique, alors que la cadence n’était pas au rendez-vous.
«Il faut s’attendre à ce qu’Airbus gère les coûts de production de façon plus intense. Partout où on pourra serrer la vis, on va le faire», croit l’analyste et directeur de l’Institut sur la gouvernance, Michel Nadeau.
Plusieurs analystes qui suivent le titre de Bombardier sont aussi d’avis que la venue d’Airbus (qui fabrique des avions commerciaux depuis plus de 40 ans) se fera sentir rapidement au sein des différentes chaînes de montage de la C Series.
«On voit plusieurs éléments positifs pour Bombardier dans cette entente, dont un programme de commercialisation accéléré et des coûts de production réduits», a fait valoir l’analyste Steve Hansen de la firme Raymond James.
50 % du marché
Airbus soutient que les partenaires de la C Series seront également très agressifs sur le marché des avions de 100 à 150 places.
«Avec un avion comme celui-ci [qui n’a pas de concurrent sur le marché], nous devrions être capables de prendre 50 % du marché», a évoqué le PDG d’Airbus en présence du patron de Bombardier, Alain Bellemare.
Airbus croit que le programme C Series vient compléter par le bas la gamme d’Airbus, dont la plus petite version, soit le A319, est capable de transporter 140 passagers et plus.
Bombardier estime à quelque 6000 avions le potentiel de production sur 20 ans dans ce marché.
À la Bourse de Toronto, le titre de Bombardier a terminé la séance en hausse de 37 cents, à 2,73 $ alors que celui d’Airbus a avancé de près de 5 % à 80,79 euros à la Bourse de Paris.