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Vente de la C Series: «Une nouvelle positive», selon Couillard

L’opposition blâme le gouvernement Couillard pour la vente de la C Series à une compagnie étrangère alors que Philippe Couillard estime qu’il s’agit d’une «nouvelle positive».

«C’est une nouvelle positive pour le Québec, avant tout pour les travailleurs du secteur aéronautique», a affirmé le premier ministre lors d’une mêlée de presse, mardi. «On aurait rêvé que Bombardier devienne aussi gros que Boeing et Airbus, mais en pratique, c’était impossible que ça se produise», a-t-il ajouté.

Bombardier a annoncé lundi que l’Européenne Airbus mettait gratuitement la main sur 50,1 % de la C Series, en échange d’une promesse de développement de gamme d’avions et d’une protection des emplois de l’usine de Mirabel jusqu’en 2041. À terme, Airbus pourra racheter les parts de Québec et de Bombardier et va transférer la production destinée au marché américain à Mobile, en Alabama.

Voyez l’entrevue avec Yvan Allaire, un ancien vice-président chez Bombardier, dans la vidéo ci-dessous

 

«Donner la maison»

Le chef du Parti québécois Jean-François Lisée estime que Bombardier a été obligé d’accepter ce marché de dupe en raison d’un état «d’extrême faiblesse» causé par le mauvais investissement du gouvernement, qui aurait dû choisir la maison mère. «Comment a-t-on pu en arriver là? Le fruit de 7 milliards $ d’investissement a été donné à un concurrent étranger. On a donné la maison pour sauver les meubles», a-t-il dénoncé.

Même son de cloche pour le chef caquiste François Legault. «C’est un jour triste pour le Québec», a-t-il lancé.

Philippe Couillard croit plutôt que cette solution va assurer une hausse des emplois au Québec. «[Mobile, en Alabama], c’est pour la production américaine. Le gros du marché est à l’extérieur des États-Unis. En terme de nombre d’avions, on va tripler la capacité de production de la ligne de Mirabel», affirme Philippe Couillard.

La vente du joyau québécois était rendue nécessaire, car Bombardier était incapable de trouver des acheteurs. «Ça fait plus d’un an qu’il n’y a pas eu de ventes significatives du C Series. Le risque pour nous, c’est qu’au bout du compte, on ne soit pas capable de le vendre du tout. Qu’il n’y avait pas de marché», a laissé tomber la ministre de l’Économie Dominique Anglade quelques minutes plus tôt.

Perte technologique

M. Lisée s’inquiète par ailleurs de la perte de la propriété intellectuelle sur cet avion à la fine pointe de la technologie. Dominique Anglade a d’ailleurs confirmé qu’Airbus mettait ainsi la main sur la technologie de la C Series, dont le développement a été largement subventionné par les gouvernements québécois et canadien. Elle pourra l’intégrer à ses autres gammes d’avions. «Il y aura effet d’osmose», a-t-elle indiqué

Dominique Anglade a refusé d’indiquer combien valait aujourd’hui l’investissement de 1,3 milliard $ du gouvernement du Québec. Il sera «valorisé» en 2023. Philippe Couillard affirme que «les chances de le récupérer sont beaucoup plus élevées aujourd’hui qu’il y a quelques jours». Le chef caquiste souhaite pour sa part que la vérificatrice générale inspecte la valeur du placement.

De son côté, Québec solidaire croit qu’il s’agit malheureusement d’une «victoire» pour Donald Trump, dont le protectionnisme virulent attire des emplois dans une usine d’Alabama.

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