L’applicabilité de la loi 62 continue de soulever de nombreux doutes, même après les explications de la ministre Stéphanie Vallée, le malaise persiste chez ceux qui devront la faire appliquer.
«Moi je suis chauffeur d’autobus, je ne suis pas un policier ni une personne qui va faire la morale», raconte un chauffeur d’autobus montréalais.
«Je ne vais pas mettre une femme voilée avec un enfant dehors en plein hiver, je pense qu’il faut savoir juger, ça dépend des circonstances», indique ce même chauffeur.
La professeure à l’Université Concordia, Geneviève Rail, estime quant à elle que la loi va à l’encontre de la diversité.
«Ce n’est pas notre rôle de gérer qui a le droit ou pas le droit de venir à l’université. Je ne vois pas comment, par exemple, je pourrais empêcher une femme d’entrer dans ma salle de classe sous prétexte qu’elle n’a pas le bon attirail», ajoute la professeure.
De son côté, l’avocat constitutionnaliste, Julius Grey, considère que la loi est inapplicable et croit qu’elle sera contestée devant les tribunaux.
«Je pense qu’un tribunal saisi de l’application de cette loi déclarerait que la loi est inopérante, qu’elle contrevient à la Charte des droits et libertés», précise-t-il.
Il est convaincu que la personne qui la contestera aura gain de cause.
«À ce moment-là, je crois qu’ils vont tout invalider», conclut-il.