Le ton triomphant employé par Bombardier et Airbus suivant leur association pour le programme C Series n’aura pas convaincu tout le monde : l’agence de cotation Moody’s a revu à la baisse la cote de crédit de l’entreprise québécoise, lui accolant une perspective négative.
Moody’s décote Bombardier, se montrant sceptique quant aux perspectives de son programme d’avions C Series, dont le contrôle vient d’être cédé à l’Européen Airbus, la semaine dernière.
L’agence a fait passer la cote de B2 à B3, contrairement aux agences DBRS et Fitch, qui elles avaient maintenu inchangées leurs perspectives pour Bombardier la semaine dernière. Elle juge que les prévisions de vente d’avions présentées par Bombardier et Airbus sont trop optimistes.
«À cause des potentiels retards de livraison sur les avions C Series », Bombardier risque de connaître des difficultés de trésorerie, et son niveau de dette est encore trop élevé, explique Moody’s. L’agence estime que la prise de contrôle du C Series par Airbus s’est faite dans des conditions peu avantageuses pour Bombardier, ce qui démontre la « faible valeur » du programme financé notamment par Québec, la Caisse de dépôt et le gouvernement du Canada.
Il se peut que Bombardier ait à annoncer, la semaine prochaine, qu’elle ne pourra pas livrer comme promis 30 avions C Series cette année, notamment en raison d’un retard dans la livraison de moteurs fabriqués par Pratt & Whitney. Elle doit faire une mise à jour à cet égard le 2 novembre.
Le train
En ce qui a trait à ses activités ferroviaires, Moody’s souligne que la fusion annoncée de Siemens avec Alstom, plutôt qu’avec Bombardier Transport comme prévu à l’origine, va mener à des conditions plus difficiles pour cette dernière. « Cela va accentuer la concurrence pour Bombardier Transport au cours des trois à cinq prochaines années, en particulier sur le marché européen qui est crucial. »