Une autre voix s’est ajoutée vendredi à celles qui avaient déjà montré leur opposition et leur indignation face à la récente entente entre Ottawa et la multinationale Netflix.
L’entente, annoncée à la fin septembre par la ministre Mélanie Joly, permet à Netflix d’investir au moins 500 millions $ sur cinq ans en contenu canadien, sans toutefois avoir à payer de taxe de vente ou d’impôt sur ses revenus réalisés au Canada.
La décision d’Ottawa a été décriée de toutes parts depuis, autant par les entreprises canadiennes de télécommunications que par les milieux culturel, politique et d'affaires.
Vendredi matin, c’est le président et chef de la direction de l’entreprise de télécommunication Cogeco, Louis Audet, qui a profité de la présentation des résultats trimestriels de sa compagnie pour qualifier cette entente controversée de «désastre».
L’information a été rapportée par La Presse Canadienne (PC).
Selon la PC, M. Audet est d’avis que le gouvernement canadien a «abdiqué son pouvoir» de faire en sorte que tous les acteurs du secteur soient tenus de respecter les mêmes règles.
«Je pense que nous avons plié les genoux, a dit Louis Audet, toujours cité par La Presse Canadienne. Après cela, qu'est-ce que nous allons faire avec les autres? Nous avons perdu une occasion en or.»
Le groupe Québecor, par la voix de son président et chef de la direction, Pierre Karl Péladeau, a été un des premiers à dénoncer l’entente entre le fédéral et Netflix à la fin septembre. Puis, le mois dernier, M. Péladeau, avait fait une sortie sur Facebook, qualifiant l’entente de «passe-droit fiscal» et ajoutant qu’elle induit une «iniquité flagrante».
«Au lieu de prendre des allures de porte-parole d’une entreprise américaine comme Netflix, [...], le gouvernement fédéral devrait plutôt reconnaître toute l’importance de pouvoir compter sur des entreprises de distribution, de diffusion et de télécommunications locales fortes afin de garder mainmise sur les moyens qui nous permettent d’assurer notre souveraineté culturelle, technologique et économique», avait écrit M. Péladeau sur sa page Facebook, en faisant notamment référence à Vidéotron.