Si le portrait de l’état de santé physique, mentale et le développement des enfants de 0 à 5 ans s’est nettement amélioré depuis les 30 dernières années au Québec, l’étude de l’Observatoire des tout-petits pour 2016 démontre toutefois que certains éléments demeurent préoccupants pour les enfants québécois.
Le taux de césarienne qui atteint 25% dans la province, les éclosions de rougeole, l’embonpoint, et la santé mentale sont des éléments à surveiller, et parfois sont préoccupants, fait savoir l’observatoire.
Le taux de césariennes en augmentation est à surveiller. Il est passé de 20,9 % en 2002 à 24,9 % en 2015.«Si cette intervention chirurgicale s'avère parfois nécessaire, elle n'est toutefois pas sans risque (ex. : infections, hémorragie, difficultés à commencer l'allaitement)», précisent les chercheurs.
On souligne également dans le rapport que la césarienne n’a pas d’effets positifs pour la mère ou le bébé, «lorsqu’il n’est pas nécessaire médicalement».
«La communauté internationale s'entend d'ailleurs pour situer la proportion idéale entre 10 % et 15 %», précise l’organisation.
Maladies infectieuses
Si plusieurs maladies infectieuses sont en baisse en raison de la vaccination, des éclosions de rougeole et d’oreillons ont été observées au cours des dernières années. L’organisme suggère de poursuivre les campagnes de vaccination afin d’éviter de nouvelles éclosions.
Les hospitalisations en raison de l’asthme chez les enfants de 0 à 4 ans ont diminué, tout comme les hospitalisations pour blessures accidentelles.
Embonpoint
L’obésité est également une nouvelle problématique à laquelle les parents et les autorités devraient s’attaquer. Un enfant sur trois est touché par un problème de surpoids, selon les données récentes.
«Entre 2012 et 2015, un enfant âgé de 36 à 60 mois sur trois était à risque d'embonpoint, faisait de l'embonpoint ou était obèse. Par ailleurs, environ les trois quarts des enfants de 3 à 5 ans ne respectaient pas les recommandations en matière de temps passé devant un écran et près du tiers ne suivaient pas les recommandations en matière d'activité physique», peut-on lire dans le communiqué de l’observatoire.
Troubles de santé mentale
Le nombre de diagnostics lié aux maladies mentales a considérablement augmenté entre 2000 et 2016, passant de 3,5 % à 4,8 %.
Ainsi, 22 010 enfants de 1 à 5 ans avaient un diagnostic pour un trouble mental, en majorité pour un retard spécifique du développement ou des troubles de comportement.
En ce qui concerne le trouble du spectre de l'autisme (TSA), l'anxiété, la dépression ou le TDAH, ils sont également diagnostiqués chez les jeunes enfants, mais en moins grande proportion.
«Les diagnostics de TSA et de TDAH ont d'ailleurs augmenté entre 2000-2001 et 2015-2016. Rappelons toutefois qu'il s'agit uniquement des cas diagnostiqués. En fait, très peu de données sont répertoriées pour évaluer la santé mentale des tout-petits. L'ampleur de la situation pourrait donc être sous-évaluée», précisent les chercheurs.
Accès à un médecin
De plus, l’accès à un médecin de famille ou un pédiatre est difficile; plusieurs enfants n’ont pas de suivi avec un spécialiste.
«Près d'une famille sur dix déclarait en 2015 ne pas avoir accès à un médecin de famille. L'accès aux soins de santé en temps opportun pour les jeunes enfants est crucial. Les retards qui surviennent avant qu'un enfant reçoive des soins peuvent nuire à sa santé et à sa qualité de vie.»
Progrès de l'allaitement
L’allaitement est toujours plus populaire chez les nouvelles mamans. Entre 2013-2014, 89% des mères ont allaité ou tenté d’allaiter leur bébé. En 2000-2001, cette proportion se chiffrait à 72,6%.
«Toutefois, parmi les mères qui avaient initié l'allaitement à la naissance, seulement 77,3 % allaitaient toujours après un mois, 61,8 % à 4 mois, 54,3 % à 6 mois, puis 15,3 % à un an.»
«L'OMS recommande de nourrir les bébés exclusivement avec du lait maternel durant les six premiers mois de leur vie. Les données du Portrait pourraient signifier que certaines mères auraient besoin d'être davantage soutenues dans leur allaitement», indiquent les chercheurs.
En conclusion, l’Observatoire des tout-petits juge qu’une amélioration de l'environnement socioéconomique des tout-petits, un meilleur accès aux services de santé ou à des services de garde éducatifs de qualité, une meilleure formation des professionnels, des campagnes de sensibilisation ou un meilleur soutien aux parents, permet d’aider le développement physique, mental et le développement des enfants.