Le mini-budget présenté aujourd’hui par Carlos Leitao a-t-il remis la «maison en ordre» et l’a-t-il fait seulement pour le court terme?
L’équipe de «La Joute» a commenté cette mise à jour économique du ministre des Finances dans une émission spéciale diffusée à LCN. À moins d’un an des prochaines élections provinciales, faut-il se réjouir des «bonnes nouvelles» annoncées par M. Leitao?
«C’est clair qu’on est en campagne pour toute la prochaine année», soutient la commentatrice politique Caroline St-Hilaire, tout en rappelant que les mesures d’austérité imposées par le gouvernement Couillard dans la première partie de son mandat ont été durement ressenties dans la population en général malgré l’absence de «coupures».
«Quand tu augmentes tes tarifs d’Hydro-Québec, tes taxes scolaires et tes taxes municipales et que ton salaire n’augmente pas, je suis désolé, mais ça fait mal. Quand tu n’augmentes pas tes services aux personnes âgées, ça fait mal. Était-ce nécessaire de le faire si vite et de façon aussi drastique, je ne le sais pas. Et voilà qu’aujourd’hui, on me dit: "on va vous récompenser et on va vous redonner l’argent". C’est de l’hypocrisie», lâche l’ex-mairesse de Longueuil.
«Si c’est comme ça qu’au Québec on fait de la politique, tant mieux, Philippe Couillard sera réélu», poursuit-elle.
L'équilibre maintenu
Son collègue Luc Lavoie ne voit pas la situation du même œil et estime que Québec était aux prises avec un «sérieux problème de dette et de déficit». Selon lui, le ministre Leitao n’avait pas d’autre choix, il lui «fallait absolument arrêter la croissance des dépenses».
«Ce que je vois aujourd’hui, c’est qu’il [le ministre Leitao] a maintenu les versements au fonds des générations et n’a pas fait ce que la CAQ lui suggérait. Il s’est donc conduit d’une façon qui maintient les équilibres, il faut le reconnaître.»
Caroline St-Hilaire a de sérieux doutes – «on s’en reparlera en 2018», lance-t-elle à son collègue – quant à cette approche «équilibrée» et croit que le gouvernement Couillard est parvenu à ce résultat «sur le dos des démunis».
Inquiète, elle prédit qu’à la suite des élections en octobre 2018, «le prochain gouvernement va nous annoncer qu’il y a un trou, qu’il y a encore des problèmes économiques et que ça prendra encore des mesures d’austérité parce qu’on n’a pas réglé le problème de fond... On nous prend tous pour des dindes, puis on recommence, alors non, je n’y crois pas.»
Voyez l'extrait de l'émission «La Joute» dans la vidéo en haut de cet article