Cela aura pris trois jours, mais Adidas s’est finalement excusé vendredi soir pour la place accordée au français lors de la réouverture de son magasin à Montréal.
Dans une déclaration acheminée au «Journal de Montréal», Adidas Canada fait son mea culpa.
«Nous sommes fiers de notre présence internationale et sommes engagés à respecter la culture, les coutumes et les langues de chaque ville et pays dans lesquels nous résidons», écrit la compagnie dans un courriel en français.
«Nous sommes profondément désolés que les récents commentaires faits par un des employés d’Adidas aient été offensants. Ceci n’était pas notre intention. Notre marque croit en la tolérance, le respect et la diversité et nous continuerons de travailler à préserver ces valeurs», affirme la multinationale du sport.
Adidas s’était murée dans le silence depuis mercredi, lorsque le gérant du magasin de la rue Sainte-Catherine Ouest s’est pratiquement excusé de prononcer quelques mots de français, pour «accommoder la ville de Montréal et les médias francophones».
Tout le reste de la conférence de presse marquant la réouverture du magasin s’était déroulé en anglais seulement, incluant une discussion entre le gérant Alexandre Des Roches et un designer d’Adidas originaire de la France, Jean Khalife.
Le boycottage réclamé par des personnalités publiques et les condamnations du premier ministre du Québec et de la mairesse de Montréal n’avaient jusqu’ici pas mené la multinationale à présenter ses excuses à sa clientèle francophone.
L’incident d’abord rapporté sur Twitter par le reporter du «Journal de Montréal» a rapidement fait le tour du pays, se retrouvant à la une du «National Post» notamment.
La ministre écrit à Adidas
Vendredi également, la ministre de la Culture du Québec, Marie Montpetit, a écrit directement au président d’Adidas Canada pour exprimer son mécontentement.
Responsable de la protection et de la promotion de la langue française, Mme Montpetit ne mâche pas ses mots dans la lettre envoyée à Michael Rossi, le président d’Adidas Canada.
«Je tenais à vous écrire afin de vous exprimer ma profonde déception relativement à la manière avec laquelle la controverse linguistique qui a entouré la réouverture de votre boutique de Montréal a été gérée par Adidas Canada sur le plan des communications publiques», a écrit la ministre.
Mme Montpetit affirme qu’elle se serait attendue à ce que, «devant le tollé de protestations qu’a soulevé le traitement qui a été réservé au français dans l’exercice de relations publiques entourant la réouverture de votre boutique», Adidas «apaise» l’opinion publique en rappelant son engagement vis-à-vis de la langue française.
«En agissant de la sorte, vous auriez contribué à faire de cette controverse un cas isolé, et du même coup, contribué à accroître votre capital de sympathie auprès des francophones montréalais et québécois.»
Mme Montpetit rappelle aussi que l’entreprise s’est engagée dans un processus de francisation auprès de l’Office québécois de la langue française.