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La droite identitaire galvanisée : «C’est juste le début»

La droite identitaire et nationaliste ressort mobilisée plus que jamais de sa manifestation de samedi et affiche ouvertement sa volonté d’acquérir un «poids politique» à un an des élections provinciales.

«On voit que les gens commencent à se mobiliser et c’est juste le début, ce n’est pas fini, a lancé en fin de manifestation, triomphant, le porte-parole de La Meute, Sylvain Brouillette. Il y a d’autres groupes qui vont se former, qui vont s’allier, et le gouvernement devra faire face à ses choix».

Le rassemblement de Storm Alliance et de La Meute a réuni quelques centaines de personnes au parc de l’Amérique française. Un «succès monstre», se sont félicités les organisateurs. Les participants ont marché sans incident jusqu’à l’Assemblée nationale pour dénoncer la «corruption» du gouvernement en place, son forum sur la diversité et sa loi sur la neutralité religieuse.

«On va être davantage présents sur le terrain, pas nécessairement sous forme de manifestation, mais on a l’intention d’être très impliqués dans la campagne électorale au cours de la prochaine année pour débarquer ce gouvernement», a averti M. Brouillette. Un avertissement qu’il sert aussi aux autres partis. «S’ils nous arrivent avec les mêmes idées que les libéraux, on va les débarquer aussi».

Une vingtaine de membres du groupe d’extrême droite Atalante ont aussi fait une présence remarquée sur les fortifications et aux côtés de Storm Alliance.

 

Vives tensions

Des citoyens de Québec et le mouvement antifasciste s’étaient donné rendez-vous face à l’Assemblée nationale, au même moment, pour décrier le «racisme et l’exclusion».

La tension a vite monté quand, sur le coup de midi, le convoi des contre-manifestants s’est mis en route vers le boulevard René-Lévesque dans une tentative de bloquer le passage à la manifestation principale. L’escouade antiémeute est parvenue à éviter un affrontement et à tenir les rassemblements à une distance sécuritaire.

Des agents ont toutefois eu recours à quelques salves de gaz irritant pour repousser les rangs antifascistes, qui ont monté le ton sans avoir recours à la violence de la manifestation du 20 août. «On a utilisé le minimum de force», a défendu André Turcotte, de la police de Québec.

Nombreuses arrestations

Hélicoptère, chien renifleur, effectifs massifs, les autorités n’ont ménagé aucun effort pour prévenir tout débordement.

Certains individus avaient toutefois prévu de jouer les trouble-fête, a révélé en fin de journée la police. Un groupe de 21 individus masqués «en train de se mobiliser ou de comploter pour venir contrer la manifestation [principale]» a été appréhendé derrière le Centre des congrès de Québec. Des armes blanches ont été saisies.

 

Puis, alors que la majorité des manifestants antifascistes s’étaient dispersés à la demande des policiers, une vingtaine d’irréductibles ont refusé d’obtempérer devant l’Assemblée nationale, entraînant 23 autres arrestations.

En tout, 44 personnes pourraient faire face à des accusations de complot pour attroupement illégal et de déguisement dans un dessein dangereux.

Les autorités estiment à environ 1000 le nombre de manifestants de toute allégeance et ne signalent aucun blessé ou dégât matériel.

— Avec la collaboration d’Arnaud Koenig-Soutière

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