Québec solidaire (QS) a mis sur la glace le débat sur le mot patrimoine, jugé trop masculin, et propose par ailleurs la nationalisation de la distribution d’internet.
«Le congrès a fait preuve de sagesse. C’est un vaste débat, celui de l’origine des mots qu’on utilise, la présence ou non de préjugé sexiste dans le langage. Il ne faut pas faire ce débat à la va-vite», a indiqué le député Gabriel Nadeau-Dubois en fin de journée, samedi, en marge du congrès de QS qui vise à adopter sa plateforme électorale.
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Les quelque 550 militants du parti de gauche présents à Longueuil ont préféré mettre de côté la proposition sur la protection de l’héritage culturel plutôt que de débattre sur le bien-fondé d’avoir biffé le mot patrimoine, «issu du patriarcat». Ce passage ne sera donc pas dans la plateforme.
«Il y a eu une proposition sur un mot, or on l’a vu, on pourrait se poser des questions similaires sur plein d’autres mots. C’est un débat important qu’il ne faut pas ridiculiser. On le savait, il y avait des associations très pour, d’autres qui étaient très contre. Dans le contexte, il était plus sage de le mettre de côté», a ajouté M. Nadeau-Dubois.
Nationalisation des distributeurs d’internet
QS promet aussi de nationaliser les distributeurs d’internet, comme Vidéotron, Rogers et Bell Canada pour faire baisser les tarifs en dehors des centres urbains.
D’autres points ont suscité de chaudes discussions. QS a vécu une tension entre villes et régions sur une proposition provenant de la Gaspésie qui demandait une valorisation de nouveaux produits issus de la mer. Des militants montréalais s’opposaient à cette «subvention à la destruction» et recommandaient plutôt d’encourager les Québécois à «manger moins d’animaux». Une autre personne a fait remarquer que ces produits peuvent être des «algues ou des concombres de mer, qui ne sont pas des animaux». Après moult tentatives, elle a finalement été adoptée de justesse.
Une militante est aussi intervenue pour que le parti «prenne en compte l’aspect budgétaire des mesures proposées pour qu’on aille dans un axe réaliste». Un autre est cependant allé au micro pour railler: «combien ça coûte le malheur et la misère».
En matinée, les militants de QS ont voté en faveur d’une fusion avec le parti indépendantiste Option nationale. ON se prononcera la semaine prochaine sur cette question. Québec solidaire a toutefois rejeté l’une des six propositions de la formation politique. QS n’a pas l’intention de revoir le financement des réseaux d’éducation francophone et anglophone en fonction du poids démographique de chaque groupe, entre autres parce que ça créerait une «iniquité pour les anglophones».