Le secrétaire d'État américain Rex Tillerson a déclaré mardi qu'un recours à l'option militaire contre la Corée du Nord, en cas d'épuisement de toutes les solutions diplomatiques, signerait son échec personnel.
Les États-Unis vont «augmenter la pression jusqu'à ce que la Corée du Nord s'engage de manière significative» dans un dialogue sur son programme nucléaire contesté, a-t-il expliqué lors d'un discours à Washington, dressant le bilan de son action à la tête de la diplomatie américaine.
«Comme toujours dans la diplomatie», «nous avons une présence militaire forte derrière nous»: «si la Corée du Nord fait de mauvais choix, nous sommes prêts militairement», a assuré Rex Tillerson.
Le président américain Donald Trump a plusieurs fois menacé de «détruire totalement» la Corée du Nord en cas d'attaque de la part du régime de Kim Jong-Un.
«Ce n'est pas le chemin que nous voulons prendre. Au département d'État, notre rôle est de créer un chemin alternatif», a insisté le ministre des Affaires étrangères.
Mais il a aussi reconnu ne pouvoir faire que sa propre part de ce chemin, à travers la campagne de pression internationale contre les Nord-Coréens. In fine, c'est à Pyongyang «de décider de son avenir».
«Nous voulons qu'ils fassent le bon choix, qui est de mettre fin» au développement de l'arme atomique et d'entamer le dialogue, a-t-il dit.
«Car s'ils continuent, ils risquent de franchir un seuil à partir duquel nous, les diplomates, ne pourrons plus rien faire», a prévenu le secrétaire d'État. Selon lui, les États-Unis ont fait tout ce qu'ils pouvaient pour «ne pas franchir ce seuil».
«Si nous franchissons ce seuil, j'aurais échoué. Et je ne veux pas échouer», a conclu Rex Tillerson, répétant une phrase qu'il dit avoir confiée à plusieurs reprises au ministre de la Défense Jim Mattis.