Les pénalités américaines de 300% sur le prix des avions CSeries de Bombardier qui seraient importés aux États-Unis causent «un grave préjudice» aux travailleurs des deux côtés de la frontière, a estimé Chrystia Freeland, ministre canadienne des Affaires étrangères.
Réclamées par l'avionneur américain Boeing, ces taxes décidées par le ministère du Commerce pour compenser à la fois des subventions publiques à Bombardier et des prix de dumping sont une véritable distorsion des règles des échanges, a estimé en substance Mme Freeland.
Le Canada «est vivement préoccupé par la nature protectionniste des allégations de Boeing, qui cherche à renforcer sa domination du marché américain en empêchant les appareils CSeries de Bombardier d'y entrer», a regretté la ministre canadienne.
«Il est insensé de considérer que la société Boeing pourrait être menacée de subir un dommage dans un segment du marché qu'elle a quitté il y a plus de dix ans», a-t-elle ajouté.
Dans une réaction sur le même ton, le manufacturier Bombardier a estimé que le département américain du Commerce «ignore les pratiques commerciales en vigueur depuis longtemps dans l'industrie aéronautique, y compris les prix de lancement et le financement de plusieurs milliards de dollars des programmes d'avions».
Le gouvernement américain n'a «pas saisi l'occasion pour corriger ses erreurs passées», a déploré Mike Nadolski, directeur des relations publiques du constructeur canadien.
Chrystia Freeland a indiqué que son gouvernement allait étudier en détail cette décision afin d'«évaluer les possibilités en matière d'appel».
Le gouvernement canadien est, selon elle, «résolument déterminé à défendre les entreprises canadiennes et les travailleurs canadiens contre le protectionnisme» de l'administration américaine.