Environ 20 000 demandeurs d’asile ont été interceptés au Québec alors qu’ils tentaient de traverser la frontière illégalement en 2017.
C’est ce qui ressort du bilan québécois de l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) publié mercredi.
Ces 20 000 demandeurs d’asile ont été appréhendés par la Gendarmerie royale du Canada (GRC) entre des points d’entrée réguliers dans la région de Saint-Bernard-de-Lacolle, en Montérégie.
Si le chiffre est une approximation (les données pour décembre ne seront publiées qu’à la mi-janvier), il n’en demeure pas moins qu’il s’agit d’une forte augmentation par rapport aux années précédentes.
«Nous avons effectivement constaté une hausse du nombre de demandes d’asile en 2017, surtout au Québec», a indiqué un porte-parole de l’ASFC pour le Québec, Dominique McNeely.
En août 2017 seulement, 5530 demandeurs d’asile ont été interceptés par la GRC au Québec.
Les statistiques montrent que l’ASFC et Immigration Canada ont traité, de 2011 à 2016, un nombre total annuel de demandeurs d’asile allant de 2440 à 5525.
La vague de migrants à la frontière canadienne en 2017 a été causée par le non-renouvellement du permis de résidence temporaire de 58 000 Haïtiens qui étaient accueillis aux États-Unis depuis le séisme de 2010.
D’ici septembre 2019, près de 200 000 Salvadoriens perdront à leur tour un statut spécial octroyé en 2001 et devront quitter le sol américain, un nombre trois fois plus imposant qui laisse anticiper une autre vague d’arrivants au Canada.
L’ASFC a assuré mercredi être prête pour l’année à venir. «Nous avons adopté une approche concertée avec plusieurs organismes afin de préserver l’intégrité de notre système d’immigration, ceci ne changera pas en 2018», a dit M. McNeely.
Le gouvernement canadien mène actuellement une campagne de sensibilisation aux États-Unis afin de faire comprendre aux communautés concernées que la perte de leur statut temporaire ne suffit pas pour que leur demande d’asile soit acceptée au Canada.
Le syndicat des douaniers a déjà averti mardi que cela ne suffirait pas.
«Pour avoir parlé aux agents sur le terrain, je peux vous dire qu’on est très inquiets. Nous sommes estomaqués de voir que l’ASFC n’a toujours pas annoncé de nouvelles mesures pour l’été prochain», a déploré en entrevue le président du syndicat, Jean-Pierre Fortin, qui demande davantage de ressources sur le terrain.