La situation est critique dans les hôpitaux des arrondissements de Chicoutimi et de Jonquière, à Saguenay. Les éclosions de grippe et les débordements à l'urgence, de même que la tempête de la semaine dernière, ont fait exploser le temps supplémentaire obligatoire chez les infirmières.
Depuis 10 jours, seulement à l'Hôpital de Chicoutimi, une centaine d'infirmières ont été forcées de rester au travail.
Seulement pour la fin de semaine dernière, 50 quarts de travail ont été effectués en temps supplémentaire obligatoire.
«En aucun temps, elles n’ont le droit de quitter. Ça veut dire qu'au lieu de faire huit heures, elles font un 16 heures et le lendemain matin, elles sont requises encore au travail», a relaté la présidente du syndicat des infirmières, Julie Bouchard.
«C'est insensé, ces personnes-là ont des familles qui les attendent, elles ont des gardiennes», a-t-elle ajouté, sans compter la fatigue qui s’accumule.
L'urgence déborde. Les autres services des hôpitaux sont également bondés. Plus d'une vingtaine de patients sont placés sur des lits de débordement du côté de l’Hôpital de Chicoutimi.
«Quand on a un patient qui est couché sur une civière à l'urgence depuis 38 heures, ce n'est pas normal», a soutenu Mme Bouchard.
À l'Hôpital de Chicoutimi, le syndicat des infirmières a rencontré la direction du centre hospitalier en début de semaine. On estime que la situation ne peut plus durer et qu'une mauvaise gestion des horaires est à l'origine de tous ces problèmes.
«C'est presque par miracle qu'il n'y ait pas rien encore qui soit arrivé de majeur. [...] Chaque seconde de notre travail, on a la vie des gens entre nos mains. Une simple erreur d'inattention peut mener un patient à la mort», a ajouté la présidente du syndicat des infirmières.
Le constat est tout aussi préoccupant à l'Hôpital de Jonquière. Une infirmière, qui préfère garder l'anonymat, a confié à TVA Nouvelles que le personnel soignant fait l'objet de fortes pressions pour entrer au travail, même lorsqu'il ne figure pas à l'horaire.
Le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux parle d'une situation exceptionnelle. Sa porte-parole, Amélie Gourde, assure que tout est mis en œuvre pour éviter le temps supplémentaire obligatoire.
«Est-ce que l'on pourrait déménager des patients? Est-ce que des gens pourraient retourner à la maison? Est-ce qu'on pourrait envoyer d'autres patients en centre de réadaptation? Il y a diverses pistes de solution qui ont été apportées. On est en train présentement de les analyser», a dit Mme Gourde.