Le père Emmett Johns, connu sous le nom de «Pops», fondateur de l’organisme Dans la rue qui vient en aide aux jeunes en situation d'itinérance à Montréal, s'est éteint samedi à l'âge de 89 ans.
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L'organisme a publié la nouvelle sur son fil Twitter dimanche après-midi et son porte-parole l'a confirmé à TVA Nouvelles.
«Les détails quant aux cérémonies de commémoration seront communiqués ultérieurement», peut-on lire dans le message de Dans la rue sur Twitter.
Le 8 décembre dernier, Dans la rue soulignait que le père Emmett Johns avait donné, il y a exactement 29 ans ce jour-là, son premier hot-dog à un jeune sans-abri.
Décrit par certains comme un rassembleur doté d’une véritable « tête de cochon », l’intervenant social et curé laissera comme image celle d’une véritable force de la nature à ses anciens collègues.

Agence QMI
« Sa détermination était infinie, explique Dave Dumouchel, un employé de l’organisme Dans la rue depuis 15 ans. Il a toujours été très combattif pour défendre ses valeurs et sa vision. Il prenait rarement un non comme réponse lorsqu’il se mettait en tête de faire quelque chose. »
Pops aura aidé des milliers de personnes à travers les années, dont le fils d’André Turgeon, un résident de la ville de Québec.
« Mon garçon a été itinérant dans la rue à Montréal pendant plusieurs années et en fin de compte, l’organisme l’a sauvé de l’itinérance, raconte M. Turgeon. J’espère que tout le monde [...] va continuer d’aider, de transmettre l’âme de cet homme et continuer son œuvre. »
Une personne d'exception
« C’est un personnage de la trempe de l’abbé Pierre en France ou même mère Theresa pour Montréal et ses jeunes », explique Étienne Lalonde, le directeur principal au développement et communications chez Dans la rue, pour décrire l’icône montréalaise.
C’est à l’âge de 60 ans que ce « missionnaire de la rue » s’est donné comme mission d’aider les jeunes en difficulté de la métropole.
Pour se faire, le natif de Montréal a emprunté 10 000 $ pour acheter une roulotte usagée depuis laquelle il distribuait des hot-dogs aux jeunes qu’il appelait affectueusement « ses enfants ».
Près de 30 ans plus tard, l’organisme vient aujourd’hui en aide à un millier de jeunes annuellement.
Malgré ce travail d’arrache-pied, on estime qu’environ 35 000 jeunes utilisent des refuges chaque année au Canada.
« Les besoins sont toujours là, souligne M. Lalonde. La réalité de l’itinérance jeunesse est encore très présente à Montréal et on va tout faire pour poursuivre sa mission comme il l’avait imaginé. »
Réactions à son décès sur Twitter
C’est avec tristesse que j’accueille la nouvelle du décès de Pops. Un géant montréalais de la solidarité et de l’entraide vient de nous quitter. Mes pensées accompagnent sa famille et ses proches et tous ceux et celles qu’il a aidés au fil des ans. Merci pour tout.
- Valérie Plante, mairesse de Montréal
Merci Pops. Votre travail auprès des jeunes de Montréal laissera sa marque pendant des générations. Espérons que le travail et la vision de @_danslarue se poursuivront.
- Justin Trudeau, premier ministre du Canada
Mes sincères condoléances à la famille et aux proches du Père Emmett Johns. «Pops», comme tout le monde l’appelait, a fondé en 1988 l’organisme @_danslarue qui vient en aide aux jeunes sans-abri ou en situation précaire. Merci pour tout.
- Philippe Couillard, premier ministre du Québec
Pionnier de l’aide aux jeunes de la rue. On ne compte plus les vies qu’il a sauvées. S’il y en a un avant tous les autres qui mérite des funérailles nationales. RIP Pops.
- Dan Bigras, chanteur et porte-parole du Refuge des jeunes de Montréal