Dans le livre-témoignage «Faim de vivre», Jérôme Ferrer, chef du réputé restaurant Europea, raconte son parcours avec sa conjointe décédée d’un cancer du poumon il y a six ans. Il est venu en parler chez Denis Lévesque.
Il y a six ans, après deux fausses-couches, Jérôme Ferrer et sa conjointe ont demandé au personnel médical si quelque chose clochait et lui ont demandé d’investiguer.
Le verdict est tombé le lendemain matin: la femme du chef, son amie et son amour de jeunesse, était atteinte par la maladie. «Une injustice venait de nous frapper», explique Ferrer. Sa femme n’avait jamais fumé de sa vie.
Le premier réflex de Jérôme Ferrer a été de se demander comment il pouvait aider par la cuisine, ce qu’il qualifie de «ses seules armes».
À mesure que sa femme perdait l’appétit pendant les traitements, Jérôme Ferrer s’est éventuellement rendu compte que des recettes de son enfance lui redonnaient le goût de manger et lui rappelaient une époque où «tout allait bien».
L’expression «quand l’appétit va tout va» prenait ainsi tout son sens.
«Les aliments ont un rôle psychologique plus grand qu’on croit», précise le chef de renom, qui affirme aussi que la cuisine peut devenir «une médecine parallèle».
Il espère de plus que les anecdotes et les observations de «Faim de vivre» permettront aux gens malades et ceux qui les accompagnent de traverser plus sereinement cette période difficile.
«Si je peux aider quelques familles à travers mes réflexions, tant mieux», explique le chef cuisinier.
Difficile, mais nécessaire
Jérôme Ferrer s’est lancé dans cette aventure littéraire dans l’objectif d’aider les autres, mais aussi de s’aider lui-même, lui qui affirme avoir vécu en dépression «sans le savoir» pendant des années.
À un certain point, le chef avait même arrêté presque complètement de se nourrir.
«Ça a été un exercice très difficile et douloureux que de déterrer un coffre à souvenirs que j’avais enfouis [...], mais c’était nécessaire», raconte-t-il.
«Faim de vivre» sera disponible ce jeudi en librairie. Les profits de l’ouvrage iront à la Fondation Charles-Bruneau ainsi qu’à des organismes de recherche.