Des proches des victimes de l’explosion du train de Lac-Mégantic espèrent que le jury s’entendra et rendra un verdict au procès de trois ex-employés.
Le jury avait annoncé mardi être dans une impasse. Le juge leur avait demandé un ultime effort pour s’entendre sur un verdict unanime. Depuis deux jours, les huit hommes et quatre femmes du jury ont repris leurs délibérations, ce qui porte à croire que leurs discussions progressent. Ils entreprennent vendredi leur neuvième jour de délibérations.
Bonne nouvelle
Cette nouvelle encourage Jean Paradis, un des survivants de la catastrophe de Lac-Mégantic.
Depuis le début du procès le 2 octobre, il a assisté à plusieurs séances du procès de Thomas Harding, Richard Labrie et Jean Demaître, accusés de négligence criminelle causant la mort des 47 victimes.
Quel que soit le verdict, M. Paradis trouve important qu’une décision soit rendue.
«Ça va permettre à tout le monde de passer à autre chose», dit-il.
Dans l’attente
Selon lui, ce procès marque une étape pour plusieurs Méganticois.
«On dirait que les gens sont en attente d’un dénouement, mais je ne sens pas qu’ils ont un parti-pris», évalue celui qui a vu le train de pétrole foncer vers le centre-ville, le 6 juillet 2013, avant de dérailler.
Avec une amie, il a escaladé une clôture et s’est sauvé dans le lac pour échapper aux flammes. Les deux survivants avaient de l’eau jusqu’au cou.
L’une des filles de Jean Clusiault a également survécu à la tragédie, mais son autre enfant, Kathy, n’a pas eu la même chance.
M. Clusiault est le seul parent de victime à avoir suivi le procès pratiquement tous les jours. Cela lui a fait du bien de mieux comprendre le milieu ferroviaire et de prendre connaissance de la totalité de la preuve.
«Je n’ai aucune rancune, ni envers les accusés ni envers la Couronne», exprime-t-il.
Rien ne ramènera les victimes
Plusieurs sont d’accord pour dire qu’un verdict de culpabilité ne ramènera pas les victimes.
Un autre survivant, Christian Lafontaine, se trouvait au Musicafé lors de cette nuit incendiaire qui a emporté son frère et deux belles-sœurs. Il estime que M. Harding a peut-être une part de responsabilité dans le drame, mais il s’intéresse peu au verdict.
«Ça ne donne rien de les envoyer en prison», fait-il valoir.
M. Lafontaine veut que le gouvernement resserre la réglementation pour éviter d’autres drames semblables.
«Stationner des trains en haut d’une pente, ça ne se fait pas. Mettez-les en bas de la côte», plaide celui qui voit encore des convois garés à Nantes, avec les moteurs en fonction.