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Colère et soulagement devant le verdict

Plusieurs proches des victimes et résidents de Lac-Mégantic attendaient avec impatience que le verdict soit rendu. Alors que certains sont en colère contre la décision et réclament qu’on détermine un coupable, d’autres l’accueillent avec soulagement, considérant que les trois coaccusés ne sont pas les vrais responsables.

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Marie-Claude Lessard, survivante, cliente du Musi-Café:

«J’ai de l’empathie pour les personnes qui étaient accusées. J’ai ressenti un immense soulagement parce que je me disais : peut-être que ces gars-là ont pris une chance [le 6 juillet 2013] et que ça a viré en une énorme catastrophe, mais ce n’était pas prémédité.»

France Lessard, mère de Maxime Dubois, décédé à 27 ans:

«Qu’ils soient coupables ou pas, ça ne ramènera pas mon fils. Oui, il y avait déjà eu des avertissements, mais personne ne le fait exprès pour tuer autant de gens.»

Jean Paradis, survivant, client du Musi-Café:

«Je pense que la négligence criminelle, [c’était] fort. Je pense que ces gens-là ont déjà payé pour ce qu’ils ont fait ou ce qu’ils n’ont pas fait. Juste d’avoir ça sur la conscience, c’est déjà beaucoup.»

Jacques Martin, 63 ans, oncle de David Martin, mort à 36 ans:

«C’est sûr que je me dis qu’ils [les accusés] devaient être coupables un peu, mais ça part aussi du gouvernement et du MMA. Je me dis qu’ils étaient quand même un peu coupables, mais ça ne nous ramènera pas notre gars. À un moment il faut avancer.»

Louise Couture, mère de la victime Kathy Clusiault:

«C’est [le gouvernement] qui permettait à la MMA de circuler sans respecter les règles de sécurité. Tout le monde est un peu coupable... Ça va finir comme ça, je pense».

Jean-Guy Grondin, barbier à Lac-Mégantic durant 65 ans, qui connaissait plusieurs victimes:

«J’ai applaudi tantôt. Je suis content pour les gars, ils ne sont pas responsables. Ils ont fait leur job comme ils pensaient et c’est de la faute de la compagnie de chemin de fer de broche à foin.»

Richard Custeau, frère de la victime Réal Custeau:

«Ça ne veut pas dire qu’il n’y en a pas de coupables. Il y en a des coupables. Ceux-là, ils sont en arrière de leur chaise. Ça doit leur «siller» dans les oreilles. [...] On verra le futur, mais ça ne peut pas rester là»

Jean Clusiault, père de Kathy Clusiault:

«Très heureux du verdict parce que dans ma tête, et pas juste dans la mienne, les vrais coupables de cette tragédie-là, ce n’est pas M. Demaître, ce n’est pas M. Labrie, ce n’est pas M. Harding [...]. C’est une compagnie de broche à foin.»

Dany Leblanc, résident de Lac-Mégantic qui a perdu des amis dans la tragédie:

«Je ne pense pas que ces gens-là étaient responsables. C’est peut-être la négligence dans les règlements de la compagnie qui sont responsables, mais pas les gens qui les ont appliqués.»

Karine Blanchette, ex-employée du Musi Café:

«Les gens ont comme bouclé la boucle et sont soulagés maintenant. Ils ne souhaitaient pas nécessairement qu’il y ait trois autres victimes lorsque ce sont les gouvernements et la MMA qui sont responsables.»

Jeannot Labrecque, beau-père de Kevin Roy et ambulancier paramédical qui a œuvré lors de la tragédie:

«On ne veut pas les envoyer en prison pendant 20 ans, mais ils ont fait preuve de négligence et méritent une punition. Maintenant, on veut avoir quelqu’un qui est responsable de l’événement qui a coûté la vie à 47 personnes, mais là, il n’y en a pas.»

Raymond Lafontaine, qui a perdu un fils, deux belles-filles et une employée:

«Ma réaction est négative. Je ne comprends pas comment la loi est faite. On a une tragédie où on a perdu 47 personnes, où on a brûlé une ville. On va rester marqués pour la vie. On recule, aujourd’hui, parce qu’on vient de prouver aux gens que même si tu ne fais pas ton ouvrage comme il faut, il n’y a pas de punition. On vient de dire à tout le Québec et aux pays qui nous écoutent que tu peux brûler une ville sans être responsable. J’aurais été d’accord pour qu’on les acquitte s’ils avaient fait leur «job» comme il faut, mais elle n’a pas été faite selon les règles de l’art. Si tu as un accident d’auto et qu’il y a négligence, tu vas te ramasser en prison, tu es criminellement responsable. On a un homme qui a brûlé une ville et qui est blanchi.»

- Avec la collaboration d’Antoine Lacroix, Vincent Larin, Hugo Duchaine, Camille Garnier, Caroline Lepage, Dominique Lelièvre et Nicolas Lachance

 

 

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