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Un centre-ville à reconquérir

Quatre ans et demi après la tragédie, les terrains vagues dominent encore l’ancienne zone sinistrée de Lac-Mégantic. Si certains pensent que le quartier a perdu son âme, d’autres sont optimistes au début d’une année qui s’annonce faste en projets.

Dragan Popara venait d’acheter quelques mois plus tôt un restaurant au bord du lac quand le train meurtrier a défiguré le centre-ville de la municipalité, en 2013. L’homme originaire de Bosnie a cru que son rêve allait s’écrouler, lui qui avait mis toutes ses économies dans ce projet.

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Son établissement, le Citron Vert, a finalement été reconstruit sur la rue Papineau, lieu désigné par la Ville pour faire renaître le centre-ville. Mais depuis, les affaires tournent au ralenti, soutient M. Popara.

«J’ai été une première fois victime quand le train a dévalé, et une deuxième fois en devant déménager ici», souffle-t-il, l’achalandage du site ne répondant pas à ses attentes jusqu’à présent.

Malgré tout, le Méganticois d’adoption ne baisse pas les bras. «Je suis optimisme, mais il va falloir du temps pour retrouver notre ancienne vie. Encore 4 ou 5 ans, d’après moi.»

Citoyens partagés

La population, elle, demeure partagée quant à la nouvelle réalité de son centre-ville. Des citoyens disent que la vie de quartier n’y est plus, mais d’autres signalent qu’il ne sert à rien de s’accrocher au passé.

«C’est moche, il n’y a pas de reprise économique. Ça ne va pas bien du tout. [...] C’était beaucoup plus vivant que ça avant, il y avait du monde partout sur la rue », évaluait Yves Edwards lorsque rencontré par «Le Journal de Québec», rue Papineau. Il croit que la Ville a fait fausse route en rasant des bâtiments épargnés par l’explosion.

Une autre commerçante, Jacinthe Lacombe, voyait quant à elle le verre à moitié plein. «Ça va de mieux en mieux. Les gens nous ont boudés un petit peu parce que c’était le nouveau centre-ville [...], mais de plus en plus, les gens recommencent à venir nous voir», certifiait la propriétaire de Couleur Bonheur.

Vers des jours meilleurs

Pour sa part, la mairesse Julie Morin rappelle qu’en 2013, il y avait urgence de relocaliser les commerçants pour en prévenir l’exode et redonner les services à la population. Ceux qui le désiraient ont pu reprendre les affaires.

«Le défi qu’on a, maintenant, c’est de remplir notre centre-ville avec de nouveaux projets, de nouveaux [établissements], et ça, c’est plus long», dit-elle. La prochaine année devrait voir plusieurs projets sortir de terre.

La construction d’un immeuble avec logements sociaux, service de garde et parc d’attractions, notamment, doit débuter ce printemps. Si tout va bien, un bâtiment «emblématique» verra le jour d’ici un an près de la marina, et un parc sera érigé cet été.

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