Les syndiqués en lock-out de l'Aluminerie de Bécancour auront les coudées moins franches dans leurs actions devant l'usine.
À la demande de la compagnie, la cour a prolongé l'injonction encadrant la présence des piqueteurs et a restreint leur liberté de mouvement. Ainsi il leur sera interdit d'empiéter sur les terrains de la compagnie comme on les y tolérait jusqu'ici.
Ainsi les agents de sécurité qui montent la garde devant l'aluminerie ont pu avancer de 105 mètres et les syndiqués reculer d'autant. En revanche, les piqueteurs peuvent s'approcher à au plus trois pieds plutôt que cinq, des véhicules qui franchissent la ligne de piquetage.
Le syndicat des travailleurs entend respecter l'injonction renouvelée.
«C'est dommage. On pense que l'employeur devrait mettre son énergie à revenir à la table de négociation. Elle serait bien mieux utiliser que de la perdre à débattre sur des injonctions», estime Clément Masse, le président du syndicat.
La présence des piqueteurs sera donc tolérée à l'entrée immédiate de la voie d'accès à l'aluminerie sur un espace qui n'appartient pas à Alcoa, mais à la Société du parc industriel de Bécancour.
«Ils ont droit à la syndicalisation. Ils ont le droit de manifester du moment que ça se fait correctement et qu'on n'empêche pas la fluidité (de la circulation dans le parc industriel)», explique Maurice Richard, le PDG de la Société du parc.