L’industrie touristique québécoise sort le grand jeu pour courtiser ses partenaires chinois au moment où une importante délégation de l’empire du Milieu est de passage dans la province.
Pas moins d’une soixantaine de voyagistes chinois ont débarqué à Montréal, jeudi, question de s’imprégner des attraits de la province pour mieux les vendre à leur clientèle, de retour dans leur pays. C’est l’agence montréalaise Sinorama, qui se spécialise dans les voyages en Asie, qui a orchestré le tout.
Les représentants ont goûté à la tire d’érable dans une cabane à sucre à l’île d’Orléans, avant d’assister vendredi au lancement du Carnaval de Québec. Ils se trouvaient à l’Hôtel de glace de Québec, samedi matin, juste avant de reprendre la route pour la métropole, où ils rencontreront plusieurs acteurs québécois. Un arrêt à Mont-Tremblant est aussi prévu.
«Les Chinois commencent à voyager beaucoup, fait remarquer Claude Landry, de Sinorama. Ce sont des voyageurs qui aiment découvrir le monde, alors c’est sûr que l’objectif, en fin de compte, c’est de faire connaître le Québec pour qu’ils viennent en plus grand nombre et que cela génère des retombées économiques.»
Tourisme hivernal
Si l’hiver intéressait peu les Chinois jusqu’à présent, les choses sont sur le point de changer, a avancé Lucien Jin, voyagiste chinois. « On a fait exprès de venir ici en hiver, pour connaître un peu la neige de Québec et le Carnaval. Et puisqu’en 2022, on organise les Jeux olympiques d’hiver à Pékin, je crois qu’il y a quelque chose à faire », a-t-il observé.
L’homme ajoute que depuis quelques années, la classe moyenne s’est accrue en Chine, résultat d’une croissance économique soutenue. « Il y a de plus en plus de Chinois qui peuvent voyager, et c’est plus facile de sortir du pays », indique-t-il.
Selon ses dires, les agences de voyages s’activent en Chine pour développer le marché québécois, qui leur apparaît prometteur. « Vous avez une nature magnifique et un peuple chaleureux », a complimenté Lucien Jin.
Vers une année record
De 2011 à 2016, l’afflux de touristes chinois a bondi de 20 % au Canada. Une bonne partie de cette manne profite au Québec, selon M. Landry, surtout depuis l’ouverture d’une première liaison directe entre Montréal et Beijing, il y a trois ans, à laquelle s’est ajoutée une liaison avec Shanghai l’an dernier.
« C’est exceptionnel, et c’est certain que ça ne nuit pas d’avoir un vol direct puisqu’avant, il fallait passer par Toronto », a souligné Claude Landry.
L’industrie touristique québécoise prévoit d’ailleurs accueillir un nombre record de touristes chinois dans les prochains mois, l’année 2018 ayant été désignée Année du tourisme Canada-Chine. L’entente a incité le gouvernement canadien à ouvrir sept nouveaux centres de réception des demandes de visa en Chine.
En chiffres
610 000 visiteurs chinois au Canada en 2016, soit 24 % de plus qu’en 2015
73 000 visiteurs au Québec en 2014
Deuxième marché pour les recettes touristiques au Canada
*Sources : Destination Canada et Tourisme Québec