Certains sont venus d’aussi loin que Gatineau pour commémorer dimanche à Montréal la mémoire des victimes de l’attentat à la Grande mosquée de Québec, et lancer un appel au mieux vivre ensemble.
Brigitte Alejandra Chavez et ses filles Amanda et Alejandra se sont réunies à la Place de la Gare Jean-Talon — où un véritable raz-de-marée humain s’était rassemblé il y a un an à la suite de la tragédie — en compagnie d’une centaine de personnes de tous âges et confessions religieuses à l’invitation du Forum musulman canadien.
«On a un problème en ce moment au Québec, on a de la difficulté à accepter la diversité. Je pense qu’on a encore beaucoup de travail à faire», a dénoncé la femme d’origine chilienne, qui a vécu de la discrimination après son arrivée au Québec à l’âge de cinq ans. Elle participait plus tard en journée avec ses enfants à un colloque sur l’islamophobie.
Fatima Aitmad, jeune adolescente de confession musulmane, a confié avoir été en état de choc lorsqu’elle a été mise au courant du drame l’année dernière. «Nous sommes contre toutes les formes d’extrémisme. Peu importe qui est touché, ça compte toujours. Je veux démontrer ma solidarité envers ceux qui ont été tués.»
Le 29 janvier 2017, six personnes ont perdu la vie et huit personnes ont été blessées lorsqu’un homme a fait interruption pendant la prière à la Grande mosquée de Québec et fait feu sur les fidèles.
Terre inclusive
«L’amour est plus fort que la haine», a déclaré de son côté la mairesse de Montréal Valérie Plante, qui était à la Place de la Gare il y a un an avec ses deux enfants. «Le message que je veux envoyer est que nous sommes en terre inclusive où on vit en sécurité», a-t-elle souligné en compagnie d’autres élus de Projet Montréal.
Nizar Ghali, survivant de l’attentat, croit qu’il ne faut pas juste parler de vivre ensemble, mais agir pour le concrétiser, entre autres grâce à des actions citoyennes comme celle organisée dimanche. «Il faut se tolérer oui, mais aussi se comprendre davantage. Nous ne laissons pas les six hommes commémorés aujourd’hui mourir en vain», a-t-il lancé à la foule.
Une dizaine de rassemblements en mémoire des victimes de l’attentat ont aussi lieu dimanche à Montréal, notamment à l’Église unie Saint-James et à l’Église anglicane Saint-Georges.
Une cérémonie de commémoration officielle, organisée pour ceux qui ne pourront se déplacer à Québec, se déroulera lundi à l’hôtel de ville de Montréal en compagnie de la mairesse, qui se rendra ensuite dans la capitale québécoise pour poursuivre les hommages.