Le maire d’Anjou, Luis Miranda, a de quoi être fier. Son arrondissement a complété avec succès son déneigement avant le reste de la ville de Montréal, alors que plusieurs secteurs sont figés sous les bancs de glace.
Le problème c’est que le maire Miranda a donné le feu vert à ses équipes de déneigement, avant d’avoir reçu l’autorisation de la ville-centre. Ainsi il devra payer près de 500 000$ pour les frais liés à ce chargement de neige (et de glace) qui n’a pas été autorisé.
La ville-centre a toutefois fait volte-face et a amorcé dimanche une opération de déglaçage et déneigement. Luis Miranda juge donc qu’il ne devrait pas avoir à payer ces frais.
«On vit dans un pays nordique, d’attendre le redoux en janvier, c’est inacceptable», a expliqué le maire en entrevue avec Mario Dumont. «Je ne crois même pas au redoux en mars».
« En 2007, nous avons eu 412 centimètres de neige, un hiver normal c’est 200 cm de neige», précise M. Miranda qui affirme que nous sommes encore loin de ces accumulations records cette saison.
Il martèle que les élus sont responsables de la sécurité des citoyens. Il justifie son opération de déglaçage en affirmant que les gens qui par exemple doivent se rendre à des rendez-vous médicaux doivent pouvoir le faire en sécurité. Même chose pour les transports ambulanciers.
«J’ai levé le drapeau mardi dernier (jour du verglas). Il y a eu une réunion de la concertation du déneigement, ils ont refusé de déneiger. Mercredi au conseil de ville j’ai encore une fois levé la main», ces efforts n’auront toutefois pas sensibilisé la ville-centre à agir.
Le maire Miranda a désobéi et a ordonné le déneigement.
Compter sur le redoux?
Il souligne que le redoux n’aurait pas été suffisant pour dégager les rues et faire fondre la glace. «Si les puisards ne sont pas déneigés, l’eau reste prise là, et quand ça refroidit, ça fait de la glace», martèle-t-il.
«On a une job à faire, et même si on défonce nos prévisions budgétaires, on doit le faire», ajoute-t-il.
Il doute par ailleurs convaincu que les chargements de neige coûtent 15 M$.
«La seule chose que paye la ville c’est la disposition de la neige, les camions qui la transportent. Une grosse tempête, ça coute 300 000$, eux ils disent 500 000$, c’est là que je vois qu’ils exagèrent les chiffres».
Il ajoute que les entrepreneurs engagés par la Ville doivent ramasser un nombre précis de centimètres, que c’est fixé dans le contrat.
«Quand la neige fond, on paye pour cette précipitation-là. Même si elle a fondu, elle nous est chargée», ajoute-t-il.
Il croit que les élus arrivent toujours à jongler avec les budgets, et que l’enlèvement de la neige doit rester une priorité.