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Aide sociale versée aux migrants: Heurtel refilera la facture à Ottawa

 - Agence QMI

Simon Clark/Agence QMI

Le ministre de l’Immigration, David Heurtel, entend refiler à Ottawa la facture d’aide sociale versée aux demandeurs d’asile, qui a plus que doublé l’an dernier, notamment en raison de longs délais de traitement.

«Et oui, nous allons envoyer la facture à Ottawa», a laissé tomber en chambre le ministre Heurtel, après s’être fait demander à trois reprises d’agir de la sorte par la porte-parole de l'opposition officielle en matière d’immigration, Catherine Fournier.

La députée péquiste de Marie-Victorin accuse le gouvernement canadien d’être responsable du «cafouillage» qui a amené le gouvernement du Québec à payer près de 50 millions $ en aide sociale aux demandeurs d’asile l’an dernier, comparativement à 21 millions $ en 2016.

Elle reproche au gouvernement fédéral de ne pas avoir engagé les ressources nécessaires pour délivrer plus rapidement des permis de travail à ceux qui en ont fait la demande après avoir franchi la frontière canado-américaine.

«Il y a seulement 2 900 permis de travail qui ont été délivrés sur les 20 000 demandeurs d'asile qui ne demandaient qu'à pouvoir travailler», a déploré Mme Fournier, au Salon bleu.

Il blâme Donald Trump

Moins pressé de s’en prendre à Ottawa que sa vis-à-vis de l’opposition, le ministre Heurtel a préféré jeter le blâme sur le président américain Donald Trump, qui mis fin au statut temporaire spécial qui avait été accordé à des milliers de ressortissants haïtiens dans la foulée du séisme de 2010.

«La prise en charge de la demande d'asile comme telle, c'est une question qui est de responsabilité fédérale, a rappelé le ministre de l’Immigration. Cela dit, une fois que ces hommes et ces femmes sont au Québec, les autres éléments reliés à leurs vies, c'est-à-dire leur santé, l'éducation, l'accès à la justice, l'employabilité, relèvent du gouvernement du Québec. Il est très clair qu'au départ, pour ces hommes et ces femmes qui recommencent tout à zéro, on doit les aider à redémarrer, ce que nous avons fait avec l'aide sociale.»

Moins de 30 jours

M. Heurtel a aussi fait valoir qu’après avoir multiplié les échanges avec ses homologues, le gouvernement fédéral a ajouté des ressources supplémentaires pour traiter les demandes.

Le nombre de permis délivrés serait ainsi passé de 330 en septembre, à 1 600 en octobre, et plus de 3 300 en novembre, selon le ministre.

«Maintenant, on est à moins de 30 jours pour le traitement des demandes de permis de travail», s’est réjoui le ministre.

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