Une quadragénaire qui s'était fait passer pour une victime des attentats du 13 novembre 2015 à Paris, touchant 25 000 euros (près de 40 000 $ canadiens) d'indemnisation, a été arrêtée mardi, a-t-on appris de source judiciaire.
Cette femme de 48 ans, qui habite la banlieue parisienne et est depuis près d'un an une salariée de l'association de victimes Life for Paris, avait déjà été condamnée à trois reprises pour des faits d'escroquerie.
Elle a reconnu les faits en garde à vue et sera jugée mercredi en comparution immédiate, a déclaré le parquet de Créteil (est de Paris).
«Au total, elle a touché 25 000 euros» du Fonds de garantie des victimes de terrorisme et d'autres infractions (FGTI), a précisé le Parquet.
Selon le FGTI qui a l'intention de se porter partie civile, cette somme correspondait à «une provision sur l'indemnisation totale». «Elle a fabriqué de faux documents à partir de documents de l'association grâce auxquels elle a pu obtenir des avantages réservés aux victimes des attentats», a aussi expliqué le Parquet.
La fausse victime travaillait pour l'association de victimes des attentats Life For Paris, d'abord en tant que bénévole, puis qu'employée salariée depuis mars 2017.
L'association Life for Paris s'est dite «victime» de ces agissements et a mis en cause les autorités. «L'escroc faisait partie de la liste unique (de victimes) du parquet, qui n'a pas fait les vérifications nécessaires. C'est Life For Paris qui a fait le travail de contrôle que l'État aurait dû faire», a déclaré à l'AFP son président Arthur Dénouveaux.
Le 13 novembre 2015, 130 personnes sont mortes et plusieurs centaines ont été blessées dans une série d'attentats à Paris et Saint-Denis.
Au total, onze personnes ont été condamnées pour tentative d'escroquerie et deux pour escroqueries entre le 21 novembre 2016 et le 1er décembre 2017, précise le FGTI.
En décembre, un homme qui s'était fait passer pour une victime du massacre de 2015 dans la salle de concert du Bataclan à Paris, alors qu'il n'y était pas au moment de l'attaque, avait été condamné à six mois de prison ferme.
Ce jeune ambulancier avait raconté avec force détails aux médias, dont l'AFP, ce qu'il disait avoir vécu au Bataclan dans la soirée du 13 novembre 2015, pendant l'attaque d'un commando jihadiste qui avait fait 90 morts.
Après l'attaque, Cédric Rey avait réclamé une indemnisation auprès du Fonds public de soutien aux victimes du terrorisme, mais sa requête était restée sans suite, faute de preuves suffisantes.