Pour éviter « l’anarchie », le Québec devra se doter, avant l’été, de sa propre loi sur la légalisation du cannabis et ce même si Ottawa a décidé de repousser son échéancier, prévient Philippe Couillard.
Au terme d’une tournée de deux jours dans Chaudière-Appalaches, le premier ministre du Québec s’est montré satisfait du report de la date de la légalisation de la marijuana, qui avait d’abord été fixée par le gouvernement Trudeau au 1er juillet 2018.
Même si encore aucune nouvelle date n’a été annoncée, l’entente conclue entre le gouvernement fédéral et le Sénat aura pour effet de repousser les premières ventes légales de cannabis au moins jusqu’au mois d’août.
«Ça nous donne plus de temps pour se préparer», a réagi M. Couillard. Il songe notamment aux policiers, qui auront plus de temps pour être formés.
Le chef libéral tient tout de même à ce que la législation québécoise encadrant la légalisation du cannabis soit adoptée d’ici la fin de la session parlementaire. D’autant plus avec les élections générales à venir le 1er octobre prochain.
«C’est ce qu’il faut faire. Ce serait malheureux de quitter l’Assemblée (nationale) sans l’avoir adopté, a dit M. Couillard. [...] Il faut quand même adopter le projet de loi parce qu’avec une élection en octobre, il faut vraiment qu’on soit prêts, législativement, au moment où la loi fédérale va entrer en vigueur.»
Ouvrir « la porte à l’anarchie»
S’il fallait que le Québec reporte l’adoption de sa propre législation, cela ouvrirait « la porte à l’anarchie, littéralement», a dit le premier ministre.
«Si on n’a pas de loi québécoise, qu’est-ce qui va arriver? On va recevoir du produit de partout au Canada, avec la législation fédérale, puis on n’aura pas la possibilité, au Québec, d’agir, craint M. Couillard. Il faut que ce projet de loi soit bien fait et adopté.»
À ce chapitre, le premier ministre dit pour l’instant n’avoir reçu aucun «signaux d’obstruction» de la part des partis d’opposition à l’Assemblée nationale.
«J’ai toujours confiance dans le sens des responsabilités de mes collègues. [...] On doit agir dans l’intérêt public», a déclaré M. Couillard.