La tête dirigeante d’un « club social » de pédophiles a ouvertement admis à un enquêteur son attirance envers les enfants, allant même jusqu’à avouer des rencontres organisées avec des mineurs.
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Un vrai «crack» à la tête du «club social» de pédophiles
«Pendant quatre ans, on a réuni dans une maison des boy lovers, girl lovers[amoureux de garçons et filles] [...] de 18 à 85 ans, des hommes, des femmes, [...] des petits enfants pour parler d’un seul sujet : c’est quoi être pédophile», a affirmé sans gêne André Faivre dans son interrogatoire policier présenté à son procès, jeudi.
Faivre, 69 ans, est considéré comme le chef d’un réseau ayant mené des activités dans toute la province. Il fait face à une série d’accusations relatives à de la pornographie juvénile, mais il est aussi accusé d’avoir agressé des mineurs.
«Militant»
Il avait été arrêté il y a deux ans en compagnie de 15 autres personnes, lors d’une opération policière baptisée « Projet Malaise ».
Mais ce pédophile, qui a même créé son propre système de courriels sécurisés pour que les membres du groupe partagent leurs expériences d’abus d’enfants, n’a aucune gêne à parler de pédophilie.
«Quand j’ai commencé à être BL [boy lover, un terme utilisé par les pédophiles attirés par les garçons], j’ai vécu dans la peur pendant des années, a-t-il expliqué à l’enquêteur. J’ai appris à apprivoiser la peur, je n’ai plus peur.»
Faivre s’est ainsi décrit comme un « militant » d’une « minorité sexuelle taboue ». Il a même créé une entreprise faisant la promotion de la pédophilie, qui a depuis été rayée du registraire des entreprises.
«Moi, ça fait 20 ans que j’ai accédé à ce monde-là, a-t-il affirmé sans complexe, faisant visiblement référence à sa pédophilie. Mon adresse sert de casier postal pour le financement d’organismes [faisant la promotion de la pédophilie].»
Infiltré
Son groupe a toutefois été infiltré par un agent double de la police, qui aurait réussi à gagner la confiance de Faivre. Les policiers ont ensuite réussi à entrer subrepticement chez Faivre pour copier son matériel informatique et mettre sous écoute le logement.
C’est à partir de ce moment que les autorités auraient réalisé que les membres du « club social » auraient partagé entre eux des situations qu’ils auraient vécues avec des mineurs.
En février 2016, la police a procédé à une rafle de tous les suspects.
Le procès de Faivre, présidé par le juge Yvan Poulin, devrait durer plus d’un mois.