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Une action collective au secours des abeilles autorisée

Un recours collectif vient d’être autorisé contre deux entreprises qui fabriquent des néonicotinoïdes, des pesticides associés au déclin des abeilles contre lesquels s’élèvent de plus en plus d’apiculteurs.

L’action collective entérinée la semaine dernière par la Cour supérieure du Québec vise Bayer et Syngenta, deux sociétés qui produisent, commercialisent et vendent des néonicotinoïdes.

Ces pesticides, aussi appelés néonics, sont utilisés couramment par les agriculteurs du Québec pour éliminer certains insectes ravageurs et protéger les cultures. Ils représentent environ le tiers des pesticides vendus sur la planète.

Paralysants

Or, les néonicotinoïdes sont aussi reconnus pour nuire aux populations d’abeilles.

«Dès qu’elles entrent en contact avec ces pesticides, les abeilles sont paralysées, ont des problèmes de reproduction ou meurent, ce qui entraîne des pertes financières pour les apiculteurs», soutient Samy Elnemr, avocat au cabinet Siskinds Desmeules.

L’homme à l’origine de ce recours collectif, Steve Martineau, est apiculteur à Saint-Marc-sur-Richelieu, en Montérégie.

Au cours des dernières années, M. Martineau a remarqué que ses abeilles étaient de plus en plus nombreuses à mourir.

«Il a donc fait tester un échantillon de ses abeilles et y a découvert la présence de néonicotinoïdes», raconte Me Elnemr.

En 2014, l’apiculteur a confié le mandat à ce cabinet d’avocats de tenter de poursuivre les entreprises Bayer et Syngenta. Il estime avoir perdu environ 20 000 $ à cause des néonicotinoïdes.

Si les avocats réussissent à prouver les dommages causés aux apiculteurs, le tribunal pourrait leur accorder des indemnités en compensation. Tous les apiculteurs québécois pourraient alors être dédommagés, peu importe le nombre de ruches qu’ils possèdent.

Par ailleurs, le gouvernement du Québec annonçait pas plus tard que la semaine dernière des mesures pour limiter l’utilisation des pesticides dans la province.

D’ici le 1er avril 2019, Québec interdira progressivement l’utilisation par les agriculteurs de l’atrazine, du chlorpyrifos et de trois néonicotinoïdes (la clothianidine, l’imidaclopride et le thiaméthoxame) ainsi que les semences enrobées, sauf si leur usage est justifié au préalable par un agronome.

- avec la collaboration de Marie-Ève Dumont

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