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7,8 M$ pour lutter contre l’itinérance à Montréal

 - Agence QMI

Montréal prévoit créer 950 logements sociaux d’ici quatre ans afin d’aider les itinérants, mais n’a aucune idée combien cette mesure va coûter.

La mairesse Valérie Plante a présenté mercredi à l’Accueil Bonneau son ambitieux plan d’action pour lutter contre l’itinérance dans les trois prochaines années qui comprend 40 actions et un budget de 7,8 millions $.

Ce montant servira comme aide directe aux organismes communautaires et ne comprend pas le budget dédié pour les nouveaux logements sociaux. La Ville a aussi l’objectif de créer une centaine de chambres pour les sans-abri.

«On travaille avec Québec pour finaliser certaines ententes pour boucler les montages financiers pour différents projets d’habitation. Il y en a beaucoup qui attendent et il y en a à venir, mais on doit ficeler les montants. C’est de bon augure», s’est contenté de dire Valérie Plante.

Québec a de son côté annoncé mardi des investissements supplémentaires de 7 millions $ dans la région métropolitaine pour l’accompagnement des personnes en situation d’itinérance dans leurs logements sociaux.

L’itinérance cachée

Le plan d’action présentée mercredi souhaite s’attaquer à l’itinérance à l’extérieur des grands quartiers et améliorer l’accessibilité des services pour les personnes qui ne dorment pas nécessairement dans les refuges.

Le directeur du Réseau d’aide aux personnes seules et itinérantes de Montréal Pierre Gaudreau s’est réjoui des nombreuses mesures annoncées, qui placent la barre haute pour Montréal.

«C’est très intéressant, mais très ambitieux. On ne peut pas mettre des ressources et de l’hébergement partout», a-t-il nuancé.

Marie-Josée-Lejeune, qui a quitté la rue depuis un an et demi, mais qui demeure sans emploi, a aussi salué le plan. «Le but, c’est de soutenir la personne et qu’elle soit capable de retourner travailler et qu’elle se sente en sécurité. Quand on a connu la rue, on a toujours peur d’y retourner», a-t-elle dit.

D’autres mesures

Le plan prévoit aussi la création d’au moins un refuge d’ici 2020 pour les personnes itinérantes avec des problèmes d’alcoolisme où la consommation d’alcool sera permise et contrôlée.

L’Accueil Bonneau désire d’ailleurs développer des services pour répondre à cette clientèle spécifique, a annoncé son directeur Aubin Boudreau.

Montréal veut par ailleurs réaliser des activités de rapprochement entre les policiers et les personnes en situation d’itinérance, identifier des agents en itinérance dans tous les postes de quartier et unités de métro, et implanter des toilettes publiques dans les arrondissements.ENCADRÉ 1Réussir à quitter la rueSortie de la rue depuis un an et demi, Marie-Josée Lejeune a été choisie par Montréal pour incarner le visage caché de l’itinérance.

«Arrêtons de montrer des messiers avec toutes les dents maganées!» s’est exclamée mercredi la femme de 47 ans, présente au lancement du plan d’action en itinérance pour les trois prochaines années.

Après être retournée trois fois dans la rue dans les dernières années, Marie-Josée Lejeune vit maintenant dans un logement social grâce à l’organisme de réinsertion Le Sac à dos où elle se dit très heureuse.

Trouver un emploi

Le prochain défi de la Montréalaise, qui assure avoir encore plein d’énergie, est de trouver un emploi comme caissière.

Sa plus grande difficulté est d’expliquer à ses futurs employeurs pourquoi elle n’a pas de récentes expériences de travail sur son CV.

«J’aimerais ça dire la vérité et ne pas raconter de menteries à un employeur pour essayer de combler les années qu’il manque, a-t-elle confié. Je n’ai plus peur de tomber dans la rue, mais j’ai peur de perdre une "job".»ENCADRÉ 2Des chiffres sur l’itinérance à Montréal- 3016 personnes ont été identifiées comme étant sans-abri en mars 2015. Un nouveau recensement sera réalisé le 24 avril.

- 43 % des personnes en situation d’itinérance sont dans l’arrondissement de Ville-Marie.

- Deux refuges sont offerts aux femmes itinérantes: Le Chaînon et La Rue des femmes.

- Quatre refuges sont offerts aux hommes itinérants: Maison du Père, Mission Bon Accueil, Projet Refuge, Le Refuge des jeunes.

- La métropole compte aussi plus d’une vingtaine de maisons d’hébergement et plus d’une vingtaine de centres de jour et de soir.Sources: Je compte Mtl 2015, RAPSIM

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