Les dirigeants de Communauto et de Car2go applaudissent la décision de la Ville de Montréal de faire plus de place aux véhicules en libre-service (VLS), ce qui permettra aux deux entreprises d’augmenter leur flotte et de mieux desservir les quartiers.
«Ça fait un certain temps qu’on attendait que la Ville prenne une position plus ouverte sur les VLS, a réagi jeudi le vice-président de Communauto, Marco Viviani. Ce dernier s’attend à une augmentation du nombre d’abonnés, ce qui forcera son entreprise, qui compte déjà 600 véhicules à Montréal, à en acheter d'autres. Car2go possède de son côté une flotte de 450 voitures.
À la fin du mois d’avril, la métropole modifiera son règlement pour permettre aux exploitants d’acheter des permis de stationnement universels dans quatre nouveaux arrondissements, soit Ahuntic-Cartierville, Outremont, Verdun et Ville-Marie.
Les utilisateurs de VLS pourront alors se garer dans des endroits habituellement réservés aux résidents de ces quatre secteurs. Au total, ce type de vignette sera valide dans 10 arrondissements.
«C'est impossible d'avoir une ville dense et que chaque personne prenne sa voiture. En même temps, certains trajets doivent être faits en voiture, alors l'autopartage vient combler ce vide», a indiqué le directeur général de Car2go, Jérémi Lavoie.
L’industrie salue aussi le changement de cap de la nouvelle administration. La Ville ne forcera plus le remplacement graduel de tous les VLS à essence par des voitures électriques, comme le souhaitait l’ancien maire Denis Coderre.
«Obliger les voitures 100 % électriques trop vite, alors que le marché n’est pas encore capable de nous donner des prix avantageux avec une durée d’économie suffisante, c’est de reculer plutôt que d’avancer», a déclaré le président-directeur général de Communauto, Benoît Robert.
Accès au centre-ville
Montréal permettra aussi aux VLS hybrides et à essence de se garer dans les quartiers résidentiels de Ville-Marie, à l’est de la rue Amherst et à l’ouest de la rue Peel, ce qui n'était auparavant que réservé aux VLS électriques.
Faute d’espace, seules les voitures électriques pourront se stationner dans le quartier des affaires, mais la mairesse de Montréal, Valérie Plante, souhaite trouver des solutions pour donner aussi l’accès aux VLS à essence dans ce secteur.
«Une VLS fait déjà le travail d’enlever de la pression sur les routes. On ne veut pas se limiter qu’aux voitures électriques», a-t-elle expliqué en conférence de presse, espérant aussi permettre aux utilisateurs de se stationner devant les parcomètres sans avoir à payer.
Révision des tarifs
La Ville compte aussi réduire, en 2019, les tarifs des vignettes pour voitures électriques afin d'encourager l’industrie à s’en procurer.
Actuellement, une vignette 403 pour voitures hybrides ou à essence coûte 1407 $ par année avec les taxes. Selon Marco Viviani, la vignette 405 pour véhicules électriques est 150 $ plus dispendieuse.
Un VLS permet de remplacer environ sept à onze voitures personnelles selon la Ville de Montréal.
Arrondissements qui permettent le stationnement universel:
Ahuntsic-Cartierville
Côte-des-Neiges-Notre-Dame-de-Grâce
Le Sud-Ouest
Le Plateau-Mont-Royal
Mercier-Hochelaga-Maisonneuve
Outremont
Rosemont-La Petite-Patrie
Verdun
Villeray-Saint-Michel-Parc-Extension
Ville-Marie (quartiers résidentiels)