Depuis que vous l'utilisez, Facebook connaît une multitude de données sur vous afin de plaire aux annonceurs. Comment faire pour savoir lesquelles de vos informations sont utilisées? Suivez le guide!
Renforcer sa vigilance
Une première option est de vérifier ses paramètres de confidentialité et de connaître l'étendue des connaissances de Facebook sur sa vie personnelle, en demandant à la plateforme la communication de l'intégralité des données qu'elle détient.
Cette dernière tâche est facile et rapide. Il faut :
1. Cliquer sur le petit triangle noir en haut de la page

2. Aller sur l'onglet «Paramètres»

3. Choisir «téléchargez vos données».

Après quelques vérifications des identifiants, les données sont envoyées rapidement sous la forme d'un fichier zip.
Le fichier tentaculaire permet de voir les photos, vidéos postées, les messages échangés avec ses amis, les applications installées, les évènements «likés» et à quelle date, les amis supprimés et à quelle date, les publicités sur lesquelles on a cliqué.
Il n'est pas toujours facile à décrypter.
Sans commander ses données, la page des préférences des publicités fournit une multitude d'informations sur la façon dont Facebook partage vos informations avec les publicitaires.
Pour y accéder il faut:
1. Cliquer sur le petit triangle noir en haut de la page

2. Aller sur l'onglet «Paramètres»

3. Choisir «Publicités» dans la colonne de gauche

Vous pouvez par exemple, décider si le critère de la situation amoureuse peut-être utilisé pour vous envoyer - ou non - une publicité!

Vous pouvez voir les annonceurs avec lesquels vous avez intéragi ou ceux qui possèdent vos coordonnées. Vous pouvez même revoir les annonceurs dont vous avez cliqué sur les publicités! Facebook vous permet du même coup de voir et de modifier vos centres d'intérêts utilisés pour vous proposer des publicités.


De plus, vous pouvez règler certains paramètres publicitaires. Vous pouvez notamment indiquer à Facebook si vous voulez voir des publicités ciblées par vos centres d'intérêt sur Facebook ou si vos préférences Facebook peuvent être utilisées pour afficher des annonces personnalisées sur d'autres sites ou d'autres appareils. C'est aussi à cet endroit que vous pouvez indiquer à Facebook si vous refusez que votre nom apparaisse dans certaines publicités.


Finalement, Facebook vous permet de masquer définitivement les publicités de certaines catégories de produits qui pourraient vous heurter, dont l'alcool (si vous êtes, par exemple, alcoolique), les conseils pour les parents (si vous êtes en deuil d'un enfant) ou les animaux de compagnie (si vous venez de perdre l'un de vos animaux).

Fermer son compte
Si, à la lumière de ces résultats, vous préférez vous retirer complètement du réseau social, vous pouvez toujours supprimer votre compte. Deux options se présentent à l'internaute : la «déconnexion», assimilable à une mise en veille, ou plus radicale la «désactivation», comme le recommande l'un des cofondateurs de la messagerie WhatsApp rachetée par Facebook.
L'opération, autrefois difficile, est aujourd'hui relativement aisée. L'internaute doit:
1. Cliquer sur le triangle noir en haut de sa page

2. Choisir les onglets «Paramètres»

3. Cliquer sur «Gérer le compte»

4. Aller lire «en savoir plus» sur la ou la «désactivation» ou la «suppression» du compte.

Désactiver le compte permet de revenir à son compte intact en cas de remords, en laissant une présence minimale sur internet : «votre profil sera désactivé et votre nom et vos photos n'apparaîtront plus dans la plupart de vos publications» passées, mais certains contenus comme les messages échangés avec les amis, resteront accessibles aux tiers, explique Facebook.
Option plus radicale : supprimer définitivement son compte. Cette option rend invisible sur Facebook, mais «jusqu'à 90 jours peuvent être nécessaires» pour supprimer tout ce qui a été publié.
Toutefois, certaines activités Facebook non stockées dans le compte personnel de l'utilisateur «persisteront», comme les messages envoyés à un ami, prévient Facebook.
Selon des experts comme Nathalie Devillier, spécialiste des données à Grenoble école de management, il ne faut pas écarter la possibilité que Facebook conserve les données de certaines personnes s'il y a une demande des autorités américaines en matière de sécurité nationale.
Poursuivre Facebook
Pour certains experts comme ceux de l'association française de défense des droits des internautes la Quadrature du Net, il ne faut pas demander aux internautes de se retirer de Facebook, devenu souvent utile aux internautes, mais peser sur le rapport de force juridique.
«On doit pouvoir utiliser le service sans être soumis à la surveillance de Facebook», explique Arthur Messaud, de la Quadrature du Net.
L'association va intenter prochainement une action de groupe en France contre Facebook, ouverte aux internautes. Elle s'appuiera sur les dispositions du règlement européen sur la protection des données (RGPD), qui entrera en vigueur le 25 mai et qui change le rapport de force en faveur des internautes, a-t-il expliqué.
«Nous demandons la pure application de la loi, c'est-à-dire que le consentement des internautes» à l'utilisation de leurs données par Facebook et ses partenaires «ne soit pas forcé», a-t-il expliqué.
Facebook doit être contraint par exemple à demander à ses utilisateurs un accord explicite pour l'exploitation commerciale des données, en cochant délibérément une case, a-t-il estimé.
Facebook doit aussi demander l'accord explicite des internautes avant de «filtrer et hiérarchiser les contenus» auxquels ils ont accès.
Aux États-Unis, des cabinets d'avocats américains ont annoncé avoir déposé des recours collectifs.