L’Université McGill a décidé de bannir les bouteilles d’eau de plastique de ses deux campus, soit celui du centre-ville de Montréal et celui de Sainte-Anne-de-Bellevue, à compter de l’an prochain.
«Dès le 1er mai 2019, l’eau embouteillée non gazeuse ne sera plus vendue dans les sites de restauration et les machines distributrices», a annoncé l’établissement universitaire au cours des derniers jours, soulignant notamment qu’elle n’est déjà plus vendue dans les aires de restauration des résidences depuis 2010.
McGill justifie sa décision en expliquant que «les bouteilles d’eau créent une quantité énorme de déchets, dont la plupart ne sont pas recyclés», que «chaque litre d’eau en bouteille nécessite trois litres d’eau pour le produire», que «la fabrication et le transport d’eau embouteillée émettent des gaz à effet de serre» et que «l’eau potable, propre et gratuite, est un droit humain fondamental [qui] ne devrait pas être acheté ou vendu comme une marchandise».
Relativement aux bouteilles d’eau de plastique, le groupe environnementaliste Équiterre indique, entre autres, sur son site internet que «la production d’une bouteille d’un litre d’eau nécessite jusqu’à 2000 fois plus d’énergie que le simple traitement et acheminement de l’eau du robinet». «En effet, la bouteille de plastique est constituée d’un polytéréphtalate d'éthylène (PET), qui requiert du gaz naturel et du pétrole, deux combustibles fossiles non renouvelables.»
Équiterre indique, comme le suggère le bureau de la stratégie de développement durable de McGill, qu’une seule bouteille sur six est recyclée en fin de compte et que «le recyclage de votre bouteille de plastique n’est que partiel, seule une faible proportion de la matière qui la constitue peut-être réutilisée pour la production d’une nouvelle bouteille».
Laissée dans la nature, une bouteille de plastique prend 1000 ans à se décomposer.
Dans le cadre de sa stratégie, l’université montréalaise installera 25 nouvelles fontaines d’eau sur son campus du centre-ville et celui de Sainte-Anne-de-Bellevue (campus Macdonald) «près des machines distributrices et dans d’autres aires achalandées». De plus, «plusieurs fontaines existantes seront ajustées afin de rendre plus facile le remplissage de contenants réutilisables».
À cet effet, McGill a annoncé que la librairie de l’université commencera à vendre, au cours des prochains mois, plusieurs modèles de bouteilles réutilisables à des prix abordables pour encourager les «McGillois» à faire la transition.
Notons que d’autres universités québécoises, dont celles de Bishop, Sherbrooke, Montréal et Concordia, ont déjà banni les bouteilles d’eau embouteillée sur leurs campus. À l’Université Laval, à Québec, des associations étudiantes font pression depuis des années sur la direction de l’établissement pour que le campus devienne une zone libre d’eau embouteillée.
Le 22 mars, Journée mondiale de l’eau, l’association Univert Laval, appuyée par la CADEUL (Confédération des associations d'étudiants et d'étudiantes de l'Université Laval) et de l’AÉLIÉS (Association des étudiantes et des étudiants de Laval), a déposé un second manifeste «Pour un campus sans eau embouteillée». Un premier manifeste avait été soumis à l’administration de l’époque en 2013.