Alexandre Bissonnette voulait la gloire et il regrette de ne pas avoir «tué plus de personnes» lorsqu’il s’est présenté le 29 janvier 2017 à la Grande Mosquée de Québec où six hommes ont été froidement abattus.
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Cette déclaration, Bissonnette l’a faite le 20 septembre 2017, soit six mois avant de plaider coupable aux accusations qui pesaient contre lui, à une intervenante qui est allée le rencontrer en détention.
Une rencontre qui a eu lieu à la demande de l’infirmière auxiliaire de la prison d’Orsainville, parce que Bissonnette disait «ne pas se sentir bien depuis le matin».
Dans ses aveux, Bissonnette a mentionné avoir fait «des recherches sur les tueurs» et que ceux-ci sont «ses idoles» depuis son adolescence.
Le soir de la tuerie, il dit avoir «manqué son coup». «Je devais aller me suicider dans Charlevoix. Je devais mourir en regardant les étoiles».
Il a toutefois fait volte-face en voyant les policiers venir en sens inverse dans le but de l’intercepter. Il dit qu’à ce moment, sa tête «a roulé».
«J’aurais pu tuer n’importe qui. Je ne visais pas les musulmans. Je voulais la gloire», a-t-il dit.
D’ailleurs, l’intervenante qui travaille pour l’organisme PECH (Programme d’encadrement clinique et d’hébergement) a noté que, pendant l’heure qu’a durée l’entretien, Bissonnette a répété à moult reprises «qu’il voulait être connu».
«Il considère qu’il ne devrait pas vivre cet enfer, soit être incarcéré suite à ses gestes. Il regrette de ne pas avoir tué plus de personnes. Il a spécifié qu’il aurait aimé avoir tué plus de personnes tant qu’à vivre ce qu’il vit actuellement et même depuis son arrestation», a noté l’intervenante.
«Ce n’est pas vrai que je ne me souviens pas. Je me souviens de tout», a ajouté Bissonnette.
«Je suis venu pour tirer et mon fusil a fait un bruit. J’ai haussé les épaules en souriant pour faire comme si c’était une blague. Ils ont eu l’air un peu soulagés. Les gens étaient par terre. J’ai laissé tomber le fusil et j’ai pris mon pistolet».
«J’ai tiré dans la tête d’une personne à bout portant puis une autre et un autre. J’entendais les gens dire "Allah"...».
Il se rappelle aussi qu’Azzedine Soufiane a tenté de l’arrêter dans sa folie meurtrière. «Je l’ai tiré», a-t-il dit.
En observation, l’intervenante a noté que, tout au long de l’entretien, Bissonnette était «calme». «Il a le visage plutôt figé sauf lorsqu’il pleure. Il me regarde droit dans les yeux. Il a une attitude hautaine. Il a un peu de tremblement. Il est très articulé. Son discours est cohérent. Son débit de voix est régulier».
«Les victimes sont au ciel et moi, je suis en enfer».