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Peines consécutives possibles pour Bissonnette, dit le juge

Le juge François Huot a fait savoir qu’il ne pourrait pas rendre sa sentence dans le dossier d’Alexandre Bissonnette avant l’automne et que «dans l’état actuel du dossier», il lui paraissait possible d’imposer à l’homme «des peines consécutives».

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Toutefois, avant de prendre cette importante décision, le président du tribunal devra entendre la requête sur la constitutionnalité des peines consécutives pour ensuite prendre le tout en délibéré.

«Je veux que vous soyez conscient que malheureusement pour vous, cela va retarder le prononcé de votre sentence», a-t-il dit à Bissonnette qui a semblé compréhensif.

En matinée, les observations se sont terminées après que le poursuivant aux poursuites criminelles et pénales, Me Thomas Jacques, eut fait entendre, en contre-preuve, le psychiatre légiste Gilles Chamberland qui a rencontré Bissonnette pour pouvoir l’expertiser.

À la lumière de cet entretien, le psychiatre a conclu que le crime commis par le tueur de la mosquée était assurément un geste raciste, mais non un «acte terroriste» puisque, selon lui, le geste posé envers la communauté musulmane était beaucoup «trop égoïste».

Trouble de «personnalité limite»

Il a également fait savoir que, selon lui, Bissonnette, en plus d’avoir une personnalité narcissique, souffrirait d’un trouble «de personnalité limite», ce qui pourrait venir compliquer ses chances de réhabilitation.

«La personnalité limite explique le vide impossible à combler qu’il ressent, elle explique sa recherche d’identité, son besoin fusionnel avec ses parents, ses inquiétudes et son sentiment d’abandon, elle explique ses idées suicidaires récurrentes et les échecs de traitements», a-t-il fait savoir.

Pour le psychiatre, une personnalité peut être comparée à un arbre et en utilisant cette métaphore, il estime que l’on peut «dessiner un portrait» pour la suite des choses.

«La personnalité se développe comme un arbre qui pousse. Plus l’arbre vieillit, plus il se fige. Au niveau de la personnalité, ça se cristallise à la fin de l’adolescence ou au début de l’âge adulte. Pour changer la personnalité, il faut voir ses défauts, avoir le désir d’en changer et surtout accepter de souffrir», a-t-il dit.

«Des points positifs»

Alexandre Bissonnette pourra-t-il, à force de thérapies, changer la structure de sa personnalité?

«Avant, pour lui, la solution, c’était le suicide. Les possibilités de thérapie étaient là, mais le suicide pour lui était plus envisageable que la thérapie. Est-ce que cela va changer en détention? Je ne sais pas», a dit le spécialiste, qui a du mal à évaluer le potentiel de réhabilitation de l’accusé.

«Il y a des points positifs. Monsieur Bissonnette est intelligent, les programmes offerts sont bons et il a un début de reconnaissance. Par contre, l’inverse peut aussi être vrai. En raison de sa personnalité antisociale, il pourrait apprendre comment le système fonctionne, apprendre ce qu’il faut dire aux questions posées, détecter ce que les gens attendent de nous et, à la fin, se nourrir de cela pour devenir encore plus manipulateur et stratégique», a-t-il ajouté.

Les prochaines étapes

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