La chanteuse légendaire Petula Clark a encore le feu sacré malgré ses 85 ans. «Je ne suis pas trop coincée dans le passé, je ne suis pas tellement nostalgique», confie-t-elle à Denis Lévesque.
Voyez son entrevue intégrale accordée à Denis Lévesque dans la vidéo ci-dessus.
Parmi ses projets, elle vient de lancer un nouvel album, «Vu d’ici», qu’elle promènera lors d’une tournée au Québec du 6 au 22 mai. Elle promet six ou sept nouvelles chansons par spectacle mais, bien sûr, le public pourra aussi se délecter de plusieurs de ses vieux succès.
Cet album 100% québécois a été enregistré à Montréal et réalisé par Louis-Jean Cormier et Antoine Gratton.
«Quelqu’un a eu cette idée d’utiliser ces deux jeunes gens. Ils sont fantastiques et, en plus, ils sont très mignons», souligne l’Anglaise, qui a commencé à chanter à l’âge de 9 ans en tant que mascotte de soldats pendant la Deuxième Grande Guerre.
Luc de la Rochelière et France D’amours ont également collaboré à cet opus, qu’elle voulait bien ancré dans le présent.
Petula Clark entretient une belle relation avec la métropole.
«C’est à Montréal que j’ai fait mon premier "one woman show" en français à la Comédie canadienne, qui n’existe plus maintenant, je pense. C’est à ce moment-là que [la chanson] "Downtown" est devenue numéro 1 aux États-Unis.»
Un méga succès qui l’a même amenée, un peu plus tard, sur le plateau du fameux Ed Sullivan Show à la télévision américaine.
«À l'aventure» en France
Si sa carrière d’envergure internationale s’est aussi largement déroulée dans la langue de Molière, c’est grâce à sa rencontre avec Claude Wolff. Après être tombée en amour avec celui qui allait devenir son mari, elle est partie «à l’aventure», vivre avec lui en France.
«Je ne serais pas allée faire carrière en France [n’eut été de ce coup de foudre] parce que je ne parlais pas un mot de français. Je n’aimais pas trop la France, je trouvais que ça ne sentait pas trop bon. Ça sentait l’ail et les cigarettes gauloises. J’étais très anglaise, très comme ça», dit-elle en prenant un air convenu.
De grands noms de la chanson française, tels Jacques Brel et Serge Gainsbourg, ont d’ailleurs écrit pour elle.
Évoquant la récente opération subie par Céline Dion – et les craintes que cela avait semble-t-il suscité pour la suite de sa carrière –, Denis Lévesque lui demande si elle avait la hantise de perdre la voix.
Petula Clark avoue avoir toujours un peu peur d’attraper un rhume. Et s’il faut présenter un spectacle dans ces conditions diminuées, «on y arrive tout juste avec un peu de technique, mais on n’est pas décontracté quand on n’est pas bien ici», ajoute-t-elle en pointant sa gorge.
Mais où trouve-t-elle toute cette énergie pour mener son nouveau projet ?
«De faire une tournée, j’adore ça, insiste-t-elle. Et je trouve que ma voix est meilleure à la fin d’une tournée qu’au début. C’est un genre de muscle...il faut l’exercer. Faire un disque, c’est important, mais ce que je préfère, c’est le contact avec le public. Le vrai métier, c’est sur scène avec le public.»
Elle se produira, entre autres représentations, le 10 mai au Théâtre Maisonneuve à Montréal.