Alors qu’on ne connaîtra pas avant plusieurs mois la peine qui sera imposée à Alexandre Bissonnette, ses chances d’être réhabilité sont «extrêmement difficiles à déterminer», selon Dr Gilles Chamberland, qui a évalué l’auteur de tuerie à la mosquée de Québec.
«Il y a de très bons programmes dans les pénitenciers, il a l’intelligence pour le faire... Est-ce qu’il a la capacité et la volonté de le faire? Ça, personne ne peut le dire en ce moment», affirme le psychiatre qui souligne le caractère «très narcissique» du geste posé par Bissonnette en janvier 2017.
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«C’était quelqu’un pour qui la vie était lourde depuis plusieurs années, qui voulait se suicider, qui voulait mourir, qui voulait en finir avec la vie. Il y a environ un an et demi, il a aussi eu l’idée de terminer ça en se disant : je veux que les gens se souviennent de moi, se rappellent de moi. C’est très, très, très narcissique l’idée de commettre un meurtre le plus éclatant possible pour laisser sa trace une fois décédé.»
«Il a monté un projet et chaque étape du projet c’était à peu près la seule chose qui l’allumait, qui était satisfaisante pour lui. Il a suivi des cours pour avoir le droit d’avoir des armes. Chaque arme qu’il achetait le rapprochait de son projet de tuer des gens», ajoute-t-il.
Dr Chamberland rappelle par ailleurs que Bissonnette avait pour modèles des gens qui avaient commis des tueries dans des établissements scolaires.
«Au départ, les gens qu’il idéalisait c’était ceux qui avaient fait des tueries dans des écoles. Il avait identifié 12 personnes qui allaient le juger quand il allait arriver au ciel et c’était 12 personnes qui avaient fait des tueries dans des écoles.»
Le psychiatre explique aussi qu’Alexandre Bissonnette n’a pas eu le choix de changer sa version des faits entre le moment où il a été arrêté et le moment où il a plaidé coupable.
«Il avait simulé d’avoir des hallucinations, mais ça n’avait pas duré très longtemps quand il est arrivé à l’hôpital. Les gens pensent que c’est facile de jouer la maladie mentale, mais ce n’est pas facile du tout. Il a été démasqué; les psychiatres n’y ont pas cru.»