L’aliénation parentale, encore méconnue, a été mise en lumière cette semaine à l’occasion de la Journée internationale de sensibilisation à l’aliénation parentale, qui se tient chaque année le 25 avril.
Si elle est le symptôme d’un problème chez les parents, c’est malheureusement l’enfant qui en souffre le plus.
«On enlève le droit à l’enfant d’aimer ses deux parents également, alors c’est quelque chose de très toxique», explique Me Philippe Rivest.
Qui plus est, le problème prend des proportions toujours plus graves quand l’enfant avance en âge, selon cet avocat spécialisé en droit de la famille.
«On prive l’enfant de la moitié de son patrimoine émotif», déplore Me Rivest.
Si les conséquences sont bien réelles, elles sont toutefois le fruit d’un «processus insidieux».
«Un parent peut ne pas savoir qu’il provoque de l’aliénation parentale chez son enfant en pensant faire son bien, mais il l’éloigne de l’autre parent», illustre-t-il.
Dès le début du processus de séparation, le parent doit se rappeler que l’enfant demeure la priorité dans ce processus souvent déchirant. Il faut donc éviter de susciter un «conflit de loyauté» chez lui, par lequel ce dernier doit s’allier à un parent et négliger l’autre.
«La séparation, ça se passe entre parents. On ne peut pas divorcer de son enfant et l’enfant ne peut pas divorcer de son parent», rappelle, telle une évidence, l’avocat, qui prévient que personne n’y gagne, puisqu’éventuellement, l’enfant risque fort de prendre conscience de l’engrenage dans lequel il a été entraîné malgré lui, et de se retourner contre son parent «allié».