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Il se bat avec son patron et la CNESST le paie

L’employé Jean-Yves Ouellet montre une photo de lui prise au lendemain de la bataille qui l’a opposé à son supérieur immédiat et qui a causé ses blessures à l’œil.

L’employé Jean-Yves Ouellet montre une photo de lui prise au lendemain de la bataille qui l’a opposé à son supérieur immédiat et qui a causé ses blessures à l’œil.

Un travailleur d’une usine de bois du Bas-Saint-Laurent blessé à l’œil après s’être bagarré avec son supérieur à l’heure du dîner recevra des prestations de la CNESST parce que la raison de leur chicane concernait le travail.

Selon ce qui a été rapporté à l’audience devant le Tribunal administratif du travail, l’altercation aurait dégénéré, passant d’une prise à la gorge à une chute parmi des chaises et des tables.

Le matin du 15 septembre 2016, chez Sciage et Planage Rioux de Témiscouata-sur-le-Lac, le pileur de bois Jean-Yves Ouellet s’était plaint de la cadence imposée par la vitesse trop élevée du planeur. Il avait aussi affirmé que son supérieur immédiat criait après lui. À la pause du repas, une querelle a éclaté entre Ouellet et son supérieur au sujet de la vitesse du convoyeur du planeur.

«Une empoignade s’ensuit, le travailleur se fait prendre par la gorge et les deux tombent au travers des chaises et des tables. Lorsque le travailleur au sol reprend ses esprits et ouvre les yeux, il voit son assaillant, une chaise à la main, prêt à le frapper, alors que d’autres travailleurs s’interposent pour faire cesser cette agression», résume la juge administrative Louise Guay du Tribunal administratif du travail dans sa décision.

Blessé

À la suite de cette bagarre, Jean-Yves Ouellet a été blessé à l’œil, soit parce qu’il a été frappé ou lorsqu’il est tombé.

L’employé s’est rendu à l’hôpital et un ophtalmologiste a confirmé qu’il avait subi une subluxation du cristallin de l’œil droit. Il a subi une intervention chirurgicale quelques semaines plus tard. «Depuis, je vois à moitié de l’œil droit», a indiqué le travailleur.

Celui-ci n’a pas travaillé depuis la date de l’incident, en septembre 2016, jusqu’en juin 2017.

Lié au travail

Une première décision de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) statuait que cette blessure n’était pas liée à un accident de travail, mais l’employé a contesté.

Il fallait démontrer que l’événement était survenu dans le cadre du boulot.

«Force est de constater qu’indubitablement, il existe un lien direct entre l’événement et le travail. La querelle éclate notamment au sujet de la vitesse du planeur au cours de la matinée, donc en lien avec les conditions d’exécution du travail», écrit Mme Guay.

Elle ajoute que le fait que la bagarre soit survenue avec le supérieur immédiat du salarié a aussi une incidence. Il n’y avait par ailleurs pas lieu de tenter de déterminer si le travailleur blessé avait une part de responsabilité.

Elle a conclu que M. Ouellet avait subi une lésion professionnelle et avait droit aux prestations.

Le supérieur impliqué dans la bataille ne travaille plus pour l’entreprise, mais pas à cause de cet événement, nous a-t-on confirmé du côté de la compagnie.

«Nous avons été surpris du jugement. Nous sommes en réflexion à savoir si nous allons contester», a dit Guy Rioux, copropriétaire de Sciage et Planage Rioux.

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