Un pompier qui intervenait sur les lieux d’un incendie à l’usine Cascades de Témiscouata-sur-le-Lac s’est trouvé au mauvais endroit au mauvais moment, alors qu’une conduite de ventilation a cédé et lui est tombée dessus, lui causant des blessures fatales.
Carmel Moreault, 54 ans, pompier volontaire depuis une quinzaine d’années et père de trois enfants, est décédé des suites de ses blessures. Être pompier était sa grande passion, selon sa conjointe depuis trois ans, Sylvie Morin.
Vers 19h45, l’incendie a débuté dans le secteur de la sècherie de l’usine.
«Ce n’était pas un incendie d’envergure», a indiqué Gérald Dubé, directeur du Service incendie de Témiscouata-sur-le-Lac. L’équipe de Carmel Moreault, composée de trois pompiers, avait le mandat de faire une reconnaissance pour vérifier les points de chaleur.
Le système de gicleurs était activé et a gorgé d’eau une conduite de ventilation qui a cédé.
«Il a passé sous un tuyau, rien ne laissait croire qu’il aurait pu s’écrouler. C’est là que c’est tombé sur lui», a ajouté, ému, M. Dubé. «On est une famille. C’est un gars qui était ouvert d’esprit, un bon vivant». Selon monsieur Dubé, ce serait la première fois qu’un pompier de cette région décède dans le cadre de son travail.
«C’est une crise pas facile à gérer, mais on a du support de plein de monde et on va passer au travers. Oui, le métier est à risque, mais on ne s’attend jamais à ça», a ajouté le pompier.
Passionné
«Être pompier était sa passion. Il en mangeait. Il s’apprêtait à passer son examen pour la désincarcération», a confié Sylvie Morin, sa conjointe, très touchée par la vague de sympathie de la part des pompiers de partout en province. «Son heure était arrivée, il était là au mauvais moment. Un autre pompier était allé voir avant lui et ça n’avait pas cédé. Lui était allé pour une deuxième expertise et ç’a cédé», a-t-elle ajouté.
Lors du même événement, un second pompier a été blessé au pied, mais de façon mineure.
«C’est tout le monde qui est en état de choc ici dans notre usine», a dit Hugo D’Amours, vice-président communications et affaires publiques chez Cascades. Il a précisé que des travailleurs de l’usine étaient aussi des pompiers volontaires dans la même brigade que Carmel Moreault.
«Ce sont des moments qui sont tristes», a ajouté le maire de Témiscouata-sur-le-Lac Gilles Garon.
La CNESST enquête sur les circonstances de l’accident. Une partie de l’usine a été fermée et certains travailleurs ébranlés chez Cascades ont préféré ne pas travailler au lendemain de l’accident.
Les funérailles de Carmel Moreault seront soulignées de façon spéciale par les pompiers.