Près de la moitié des Québécois ne connait pas toutes les exclusions de leurs contrats d’assurance, une statistique qui inquiète les professionnels de l’industrie, représentés par la Chambre de l’assurance de dommages (ChAD) et la Chambre de la sécurité financière (CSF).
Les deux regroupements professionnels ont commandé un sondage à la firme Léger et cette enquête d’opinion révèle des données préoccupantes sur les connaissances des consommateurs concernant leur police d’assurance. Par exemple, 80 % d’entre eux ne lisent pas leurs contrats ou le font seulement en partie, ce qui pourrait leur réserver de bien mauvaises surprises au moment de faire une réclamation.
Ce faisant, plusieurs Québécois ignorent carrément ce qui constitue ou non une exclusion. Ainsi, ils sont seulement 19 % à savoir que les refoulements d’égout ne sont pas une protection de base dans les polices d’assurance-habitation et 76 % des répondants n’étaient pas au courant du fait que les maux de tête récurrents peuvent affecter leur couverture d’assurance-vie.
Le coup de sonde, mené sur le web auprès de 1035 Québécois adultes parlant anglais ou français, révèle aussi que 61 % des consommateurs ont omis d’avertir leur assureur de changements majeurs qui touchent leur résidence, comme l’acquisition de matériel électronique de valeur, de travaux de rénovation ou l’adoption d’un chien.
Préoccupations des professionnels
Devant ces chiffres préoccupants, la ChAD et la CSF, qui ont comme rôle de réguler le titre de conseiller financier, craignent que l’adoption du projet de loi 141 sur la réforme de l’encadrement des services financiers proposé par le gouvernement Couillard vienne empirer la situation. En vertu de ce projet de loi, ces deux associations professionnelles, seraient abolies, ce qui «ouvrira la porte à l'achat d'assurances en ligne, sans l'intervention obligatoire d'un professionnel certifié, formé et encadré ayant l'obligation de bien conseiller son client», déplorent les deux chambres dans un communiqué conjoint.
«Ce nouveau sondage rappelle la grande complexité de notre secteur et le besoin d'accompagnement des Québécois pour faire des choix éclairés», affirme Maya Raic, présidente-directrice générale de la ChAD.
«La compréhension d'exclusions techniques et de leurs impacts ne peut reposer uniquement sur les épaules des consommateurs, qui doivent compter sur des représentants en assurance certifiés pour les guider dans le processus d'achat d'assurance vie», indique Marie Elaine Farley, présidente et chef de la direction de la CSF.
Ces associations veulent ainsi éviter que les Québécois se retrouvent en situation de «sous-assurance».