Le rendement à la Bourse des 50 entreprises pétrolières et gazières dans lesquelles la Caisse de dépôt et placement du Québec détenait le plus d’investissements a baissé de 6,2 % l’an dernier, affirme une coalition d’organismes environnementaux dans un rapport qui sera publié aujourd’hui.
Même si elle s’est engagée l’an dernier à réduire de 25 % son empreinte carbone pour chaque dollar investi d’ici 2025, la Caisse continue d’injecter de l’argent dans des secteurs à fortes émissions de gaz à effet de serre.
Investissements records
L’an dernier, la taille de ce portefeuille a atteint le chiffre record de 18,5 milliards $, en partie grâce à l’ajout de 3 milliards $ dans le secteur des pipelines, calcule la coalition Sortons la Caisse du carbone, qui compte parmi ses membres la Fondation David Suzuki.
Or, en ce qui a trait au rendement des actions des 50 entreprises pétrolières ou gazières dans lesquelles la Caisse est la plus présente, on constate une diminution globale de 6,2 %, selon le rapport. Des données qui n’ont pas été validées par l’investisseur institutionnel.
Son plus récent rapport d’analyse annuel sur les placements de la Caisse révèle aussi que, pour la première fois, la proportion des énergies fossiles dans l’ensemble du portefeuille de la Caisse s’est stabilisée. Elle représente maintenant 6,2 % de l’ensemble de ses placements.
Plus de pipelines
La Caisse a aussi commencé à se retirer de certains secteurs parmi les plus polluants, comme le charbon et les sables bitumineux, souligne la coalition. Elle déplore toutefois l’intérêt «grandissant» de la Caisse pour les pipelines. Puisqu’elles transportent le produit plutôt que de le fabriquer, ces entreprises ont une empreinte plus faible en carbone.
Au 31 décembre 2017, la Caisse détenait, par exemple, des actions totalisant 173,9 millions $ dans Kinder Morgan Canada, responsable de la construction éventuelle de l’oléoduc Trans Mountain, dans l’ouest du pays.
Transition et non sortie
En entrevue, le porte-parole de la Caisse de dépôt, Maxime Chagnon, rappelle que l’objectif de la Caisse n’est pas de «sortir» du jour au lendemain de ces industries.
«Il y a une transition énergétique qui s’opère, c’est vrai. [Mais] nous n’avons jamais cru qu’exclure un secteur ou une activité économique était la chose à faire.»
Outre la cible de réduction de 25 %, la Caisse a l’intention d’augmenter de 8 milliards $ ses investissements faibles en carbone d’ici 2020 et chaque portefeuille d’investissement possède une limite en intensité d’émissions de GES permise afin d’atteindre cet objectif, a-t-il rappelé.