Au lendemain du témoignage d’employés d’un CHSLD de Laval qui affirment devoir négliger des patients parce que les travailleurs absents ne seraient pas remplacés, le président-directeur général des Usagers de la santé du Québec estime qu’il y a sans doute de «l’exagération» dans les faits rapportés.
«Oui, il y a des choses qui sont dites qui sont vraies, mais d’un autre côté, il y a de l’exagération. Si j’étais préposé et que je voyais quelqu’un qui est dans son urine depuis deux heures, je le changerais. Il n’y a personne qui va donner un ordre pour dire : ne faites pas ça. C’est impossible! Pour moi, ça c’est clair», a affirmé Pierre Blain en entrevue au Québec matin.
À LIRE ÉGALEMENT
Des employés de CHSLD à bout de souffle
Gaétan Barrette piqué au vif par un débat sur les CHSLD à «La Joute»
En contrepartie, M. Blain souligne que dans un rapport de 2016, le ministère lui-même relevait des problèmes quant aux repas dans ce CHSLD de Laval. On recommandait alors la mise en place de «moyens pour améliorer l’organisation afin de mieux répondre aux besoins des résidents».
«Une des raisons pour laquelle il y a un problème d’organisation dans certains cas, c’est que de plus en plus il n’y a pas de gestionnaires qui sont sur place pour surveiller la qualité», croit le PDG des Usagers de la santé du Québec.
Hier, l’une des employées du CHSLD en question a affirmé que certains gestionnaires demanderaient à ce qu’on priorise les résidents ayant de la famille pour éviter les plaintes; version qui a été niée autant par le Centre intégré de santé et de services sociaux de Laval que par le ministre de la Santé Gaétan Barrette.
«Il y a un fondement, mais je ne pense pas que dans un CHSLD les soins ne soient pas bons. Je pense que, de façon générale, les soins sont bons. Le problème qu’il y a actuellement, c’est qu’on n’est pas capable de répondre à tous les besoins et, dans certains cas, on répond à peine à 60% des besoins», conclut Pierre Blain, selon qui le manque de personnel est toutefois bien réel.
