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Les opposants à «SLĀV» veulent une prise de conscience

Ceux qui se sont opposés à la controversée pièce SLĀV sur l’histoire de l’esclavage veulent maintenant provoquer une meilleure prise de conscience sur la question de l’appropriation culturelle, autant au sein du gouvernement que de la population.

L'annulation du spectacle SLĀV de Robert Lepage au Festival international de jazz de Montréal est loin d'être assez pour le collectif Slave Resistance. En conférence de presse mercredi, cinq membres ont dit souhaiter que les actions aillent beaucoup plus loin.

Rappelons que la pièce a été annulée après trois représentations, alors que certains ont dénoncé une appropriation de la culture noire.

«Déformation historique des informations» et même «blanchitude»: des mots lourds de sens utilisés mercredi par le collectif. Ils réclament à nouveau des excuses du Théâtre du Nouveau Monde et de sa directrice Lorraine Pintal. Les membres se sont aussi adressés aux différents gouvernements, au Conseil des arts et lettres du Québec, aux médias et même aux commanditaires. Ils souhaitent plus de financement et plus de représentation pour les artistes issus de minorités culturelles.

«On a du pain sur la planche pour véritablement avoir un dialogue respectueux avec aussi un espace d'éducation sur des notions qui touchent les personnes marginalisées, racisées», estime Ricardo Lamour.

«On n'est pas des personnes agressives, on n'est pas des personnes violentes, on est juste des personnes qui veulent que notre communauté soit plus respectée», déclare pour sa part l'artiste Lucas Charlie Rose.

Opinion discordante

Leurs positions sont loin d'être partagées par toute la communauté noire. Le professeur de philosophie au cégep de Saint-Hyacinthe Amadou Sadjo Barry est d'accord pour une meilleure représentation des minorités au sein de la culture québécoise.

Il dénonce toutefois que le collectif parle au nom de toute la communauté. Il a même mis en ligne une pétition contre la censure de la pièce SLĀV.

«Je dénonce qu'on ait insisté sur l'appartenance raciale de Robert Lepage et de Betty Bonifassi. C'est ce que je dénonce. En fait, je dénonce clairement la reconduction d'une logique raciale, celle-là même qui a longtemps mis l'homme de couleur noire au ban de l'humanité.»

Les discussions sur le sujet sont loin d'être terminées, puisque d'autres représentations de la pièce sont prévues plus tard cette année à Saint-Jérôme, Drummondville et Sherbrooke.

-D’après le reportage de Bénédicte Lebel

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