Rémy Girard et Gilbert Sicotte se rangent dans le camp de Robert Lepage, dont les pièces SLAV et Kanata sont visées par des accusations d’appropriation culturelle. Ils estiment que s’approprier la vie des autres constitue le fondement du travail d’acteur.
«C’est ça le jeu, c’est presque voler la vie d’un autre, d’une certaine façon, pour l’incarner», a dit Gilbert Sicotte, lors d’un entretien avec les médias qui visitaient le plateau de tournage du film Il pleuvait des oiseaux, lundi après-midi, dans la réserve faunique des Laurentides.
Tout comme sa covedette de ce film réalisé par Louise Archambault, Rémy Girard a paru agacé par la levée de boucliers contre les œuvres de Lepage.
«Il y a tout ce côté politiquement correct qui me fatigue un peu. Je trouve que ça va loin.»
«À un moment donné, ça dérape ces choses-là, a poursuivi Gilbert Sicotte. On se demande si on peut dire ceci ou cela. Or, ça appartient à l’espace théâtral et au cinéma de pouvoir prendre tout ce qui est dans la vie et d’en faire quelque chose. Sinon, on ne fera plus rien.»
«On fera des documentaires...», a soupiré Rémy Girard.