Une jeune mère de 21 ans est accusée de proxénétisme, soupçonnée d’avoir forcé la plaignante à se prostituer entre 20 et 30 fois par jour dans un luxueux appartement, dans la région de Toronto.
Cybille Castelli Simon a été arrêtée, il y a une semaine, et accusée de proxénétisme. La jeune femme est la fille d’Angelica Castelli qui a été déportée en Haïti parce qu’elle était considérée comme «la maman du Wolf Pack», à l’époque du réseau de prostitution juvénile.
Son frère est également Jean Pierrin, un ancien membre de ce groupe de proxénètes.
Plaignante mineure et en fugue
Les faits qui sont reprochés à Castelli Simon se seraient déroulés sur une période d’un peu plus d’une année et demie. La première partie des accusations se serait produite entre janvier et juin 2017, alors que la plaignante était mineure et en fugue.
À cette époque, l’accusée fréquentait Kristof Pons Dion, un garçon qui a été inculpé en avril dernier de proxénétisme sur la même plaignante, pour ce même dossier. Il est aussi le père de l’enfant d’un an de Castelli Simon.
Pons Dion aurait rencontré la plaignante la première fois alors qu’elle était âgée de 15 ans et en fuite d’un centre jeunesse de Québec.
Dans ce dossier, la victime faisait de cinq à dix clients par jour. Elle n’aurait jamais reçu d’argent, seulement de la nourriture et de la drogue.
30 fois par jour
Puis, en avril dernier, Castelli Simon et Pons Dion se trouvaient dans la région de Toronto avec la plaignante lorsque les policiers sont intervenus à l’intérieur du luxueux appartement. Un enfant était aussi sur les lieux.
Les agents avaient alors arrêté seulement Pons Dion pour le dossier précédent et laissé Castelli Simon et la plaignante sur place.
Selon les faits présentés par le procureur aux poursuites criminelles et pénales, Me Daniel Bélanger, Castelli Simon aurait contraint la victime alléguée à se prostituer jusqu’à 30 fois par jour à l’intérieur de cet appartement.
Lors de l’enquête sous caution, la Couronne a soutenu que la totalité des gains se retrouvait dans les poches de la présumée proxénète.
L’hygiène corporelle de la plaignante de 18 ans au moment de ces faits laissait à désirer de même que son alimentation.
Même à leur retour à Québec, deux semaines plus tard, Castelli Simon avait le contrôle des pièces d’identité de la victime ainsi que d’une grande somme d’argent liquide, souligne la poursuite.
Me Bélanger s’est opposé à la remise en liberté de Castelli Simon d’ici la suite des procédures, soulignant le mode de vie anormal de l’accusée, son absence de travail, sa consommation de cannabis et la faiblesse des personnes qui ont proposé de cautionner l’accusée.
La défense plaide la présomption d’innocence et l’absence d’antécédent judiciaire.
La juge Annie Trudel devrait rendre sa décision vendredi.