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Les dangers des virages à droite pour les cyclistes et les piétons

JOEL LEMAY/AGENCE QMI

Quand les véhicules tournent à droite, les cyclistes et les piétons en pâtissent bien souvent. Une étude torontoise qui sonne l'alarme à ce sujet a trouvé des échos à Montréal.

«Nos infrastructures (routières) sont très variables à Montréal. On n’a aucun standard et il faudrait uniformiser tout ça. Ça fait en sorte que si on n’habite pas le quartier et qu’on ne connaît pas les pistes cyclables, (un conducteur) peut ne pas regarder dans la bonne direction et couper un cycliste dans un virage à droite», souligne Magali Bebronne, porte-parole pour Vélo Québec

Une étude réalisée récemment conclut que plus de la moitié des conducteurs au centre-ville de Toronto ne regardent pas dans leur angle mort pour vérifier la présence de piétons ou de cyclistes.

Pour en arriver à ces conclusions, les chercheurs de l’Université de Toronto ont analysé les mouvements du regard de 19 conducteurs âgés de 35 à 54 ans qui se circulaient en voiture dans les artères les plus achalandées de la capitale de l’Ontario.

«Nos participants portaient un système de suivi oculaire qui enregistrait la vue extérieure en plus de l’endroit où leurs yeux fixaient», a expliqué Birsen Donmez, la chercheuse principale de cette étude.

«Onze des 19 participants ont eu un échec dans au moins une des intersections; tous les échecs ont été liés à la vérification des cyclistes», ajoute Mme Donmez, qui est ingénieure de formation.

Des résultats alarmants

Selon elle, les résultats de l’étude sont alarmants. Il faut, estime-t-elle, d’autres recherches avec des tailles d’échantillon plus grandes pour tirer des conclusions définitives.

En juin dernier, on apprenait que 93 piétons ou cyclistes ont été tués dans les rues de Toronto au cours des deux dernières années. Pour l’ensemble du Québec, on estime que plus de 70 piétons et cyclistes sont tués chaque année sur les routes.

L’ingénieur Érick Abraham, qui est associé de recherche à l’équipe de sécurité routière de l’École polytechnique de Montréal, affirme qu’une étude semblable mériterait d’être effectuée dans les rues de Montréal.

Par contre, selon lui, il faudrait aussi analyser les comportements de tous les usagers de la route, pas seulement ceux des automobilistes. En fin de compte, il s’agit, croit-il, de responsabiliser tout le monde.

Il est d’accord avec Mme Brebonne de Vélo Québec sur le manque d’uniformité des infrastructures routières à Montréal.

«Un feu rouge, c’est un feu rouge partout et ça ne change pratiquement pas», dit M. Abraham.

«Ça devrait être pareil pour les pistes cyclables, ajoute-t-il. Sinon, ça entraîne une surcharge d’informations aux conducteurs. Il faut simplifier la conduite de tous.»

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