Certains marquent l’esprit, d’autres sont rapidement oubliés. Les quatre principaux partis provinciaux ont dévoilé leur slogan électoral à quelques jours du déclenchement des élections et les jouteurs ne s’entendent pas sur l’efficacité de certains.
Trois des quatre partis ont opté pour un slogan d’un seul mot : «Maintenant» pour la CAQ, «Sérieusement» pour le Parti québécois et «Populaires» pour Québec solidaire. Le Parti libéral, lui, pourrait afficher «Pour faciliter la vie des Québécois» comme slogan, si le tout se confirme.
Comme quoi il s’agit d’un exercice extrêmement subjectif, les jouteurs ne s’entendaient pas pour déterminer lequel des quatre slogans était leur favori.
Pour Caroline St-Hilaire, le slogan «Populaires» est de loin le moins efficace des quatre alors que pour Thomas Mulcair, il s’agit d’un terme «savamment choisi».
«“Populaire”, dans la terminologie de gauche, a une connotation très importante, rappelle M. Mulcair. Lorsqu’on est social-démocrate, on met l’accent sur les gens, sur le peuple. C’est ça la signification pour les gens de gauche. Le terme “populaire” est choisi pour élargir cette base.»
«À 8 % dans les sondages, je ne vois pas auprès de qui ils sont populaires, à part à Montréal», réplique du tac au tac Caroline St-Hilaire.
«C’est le pire slogan, je ne sais pas ce qu’ils ont voulu faire avec ça. Zéro et une barre», tranche-t-elle.
La CAQ sort gagnante
À l’inverse, l’analyste politique estime que le slogan de la CAQ, «Maintenant», est le plus «fort». «C’est clair, on n’a pas besoin d’une longue explication.»
«Comme ils ne pouvaient pas reprendre le “Nous sommes prêts” de Jean Charest, ça évoque la même chose», poursuit l’analyste Emmanuelle Latraverse, qui remarque un important changement entre ce slogan et celui de la dernière élection, «On se donne Legault», qui tournait beaucoup autour du chef et moins autour de son équipe élargie.
Quant au slogan du PQ, Caroline St-Hilaire le qualifie de «surprenant» et le classe au deuxième rang de son palmarès personnel. Celui des libéraux, par ailleurs, ne rencontre pas beaucoup d’enthousiasme chez les jouteurs, comme l’avance Emmanuelle Latraverse.
«Les grandes phrases longues, je ne suis pas sûre que ça fonctionne tellement bien», analyse-t-elle.