Maxime Bernier a claqué la porte du Parti conservateur et annoncé qu’il fondait sa propre formation politique, jeudi, adressant au passage des critiques vitrioliques à son ancien chef Andrew Scheer.
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«Ce que nous obtiendrons si Andrew Scheer devient premier ministre ne sera qu’une version plus modérée du désastreux gouvernement Trudeau», a lancé l’ex-député conservateur en point de presse à Ottawa, dans une déclaration lue d'abord en anglais.
Selon le député de Beauce, le Parti conservateur est «trop corrompu, intellectuellement et moralement, pour être réformé».
Bernier est en porte-à-faux avec son ancienne formation depuis plusieurs mois en raison notamment de ses critiques contre la gestion de l’offre, dont il réclame l’abolition, et ses récents tweets contre le «multiculturalisme extrême».
Chargé à bloc, «Mad Max» a tour à tour accusé Andrew Scheer d’avoir peur «de la gauche et des médias», de n’avoir aucune vision et de prioriser «la politique identitaire, le racolage de divers groupes d’intérêt et l’achat de vote avec des promesses».
Abandonné
Sous son leadership actuel, le Parti conservateur a renié ses principes fondamentaux et «abandonné les conservateurs», a-t-il dénoncé.
En convoquant les médias jeudi, «Mad Max» a fait faux bond à ses collègues réunis en congrès à Halifax, en Nouvelle-Écosse. Il n’a pas voulu établir de lien entre le moment choisi pour son annonce et le congrès conservateur.
Maxime Bernier a indiqué avoir pris sa décision à la suite d’une discussion avec Andrew Scheer il y a neuf jours. «Après cette discussion, j’ai réalisé que je n’avais plus ma place dans ce parti», a-t-il affirmé.
Le député de Beauce a donné très peu de détails sur son nouveau parti ou ses politiques. La formation aura un nom dans les prochaines semaines et compte présenter des candidats dans les 338 circonscriptions canadiennes aux élections de 2019.
Malgré le pari risqué de fonder une nouvelle entité, Maxime Bernier souhaite que les électeurs de sa circonscription restent derrière lui. Le candidat défait à la chefferie a appelé les «vrais conservateurs» à le rejoindre, tout en se défendant de diviser le vote ou d’être un mauvais perdant.
Critiques
À Halifax, les conservateurs ne se sont pas gênés pour critiquer leur ancien collègue jeudi à la suite de son annonce. «Depuis qu’il a perdu la course à la direction, Maxime ne cesse de démontrer qu’il cherche plus à faire valoir son image personnelle qu’à défendre les principes conservateurs», a lancé le chef Andrew Scheer.
Le lieutenant québécois du parti, Alain Rayes, a quant à lui exprimé sa profonde déception envers le fait que Maxime Bernier n’a pas cherché à travailler en équipe.
«Je ne pense pas que Maxime a autant de soutien qu’il ne le croit», a quant à elle souligné la députée Lisa Raitt.
Le parti a été embarrassé ces derniers jours par les virulentes sorties de Bernier contre le «multiculturalisme extrême» de Justin Trudeau, puis par ses critiques à peine voilées du leadership d’Andrew Scheer. Celles-ci ont poussé le chef, ainsi que de nombreux collègues députés, à le désavouer. Plusieurs avaient appelé Bernier à rentrer dans le rang ou à «faire un choix».
