Un gouvernement de Québec solidaire pèserait lourdement sur l’accélérateur des embauches de personnes issues des minorités visibles dans la fonction publique.
«Finie l’époque des belles cibles non contraignantes», a résumé Gabriel Nadeau-Dubois, co-porte-parole de Québec solidaire en conférence de presse vendredi.
Le parti s’engage «temporairement» à ce qu’une personne sur quatre qui est embauchée par l’État québécois soit issue des minorités visibles. Un gouvernement solidaire garderait cette cadence jusqu’à ce que leur proportion totale au sein de l’appareil étatique atteigne 13%, soit leur poids dans la population.
Les minorités visibles, qui ne sont pas que des immigrants, mais aussi des citoyens depuis plusieurs générations, ont un taux de chômage deux fois plus élevé que le reste de la population, a rappelé M. Nadeau-Dubois.
Ils ne représentent que 9,4% des fonctionnaires et 3% des cadres de la fonction publique québécoise, indique-t-il.
Tenus pour acquis
Or, l’État est le plus gros employeur du Québec. Il doit donc donner l’exemple avant de demander aux entreprises privées d’en faire autant, estime-t-il.
La compétence est les qualifications resteraient les principaux critères d'embauche, ces travailleurs étant souvent surqualifiés, a-t-il assuré.
«Le Parti libéral passe son temps à se présenter comme le défenseur de la diversité» alors que son bilan est matière d’emploi des immigrants et minorités visibles est «catastrophique», a déclaré M. Nadeau-Dubois.
Les libéraux «tiennent les minorités pour acquises» alors qu’ils les ont abandonnées pendant leurs 15 ans de règnes, dit-il.
Rappel sur le détournement
Québec solidaire en a aussi profité pour «dévoiler» un problème de «détournement de fonds» qui était en fait connu depuis 2012.
Quelque 2 milliards $ en subventions d’Ottawa destinées à la francisation et à l’intégration des immigrants auraient été «détournés» par Québec depuis 2004, sans qu’on sache où est allé l’argent.
Après avoir dit que cette information leur est parvenue «tout récemment» des organismes qui viennent en aide aux nouveaux arrivants, M. Nadeau-Dubois a avoué que le député sortant Amir Khadir en avait déjà parlé par le passé.
De son côté, le Parti libéral n'a pas émis de commentaire, mais un attaché de presse indique que le gouvernement a dépensé en 2016-2017 plus d'argent dans ces services que le montant envoyé par Ottawa.
Guichet unique
QS a également réitéré son engagement de mettre sur pied des «carrefours d’accueil en immigration», afin de mieux intégrer les Néo-Québécois à la société.
Ces «guichets uniques » seraient ouverts un peu partout au Québec pour mieux orienter les nouveaux arrivants vers les services disponibles, comme les cours de francisation, les services d’intégration, l’aide à la recherche d’emploi ou le soutien financier.
QS fait le pari que ces carrefours permettront de mieux intégrer les immigrants en région, où la main-d’œuvre est de plus en plus rare.
Le parti de gauche veut également réformer le processus de reconnaissance des diplômes pour permettre plus rapidement aux nouveaux arrivants d’intégrer le marché du travail.
«À Québec solidaire, c’est une priorité absolue de mener une réforme dans ce sens-là», a expliqué le porte-parole de QS, Gabriel Nadeau-Dubois.
«Non seulement le Québec a besoin du savoir-faire des personnes immigrantes, mais celles-ci ont le droit de gagner leur vie décemment en pratiquant le métier qui les passionne», a-t-il ajouté.
De plus, 210 millions $ seront alloués à des cours de francisation, et la Charte de la langue française sera désormais appliquée aux entreprises de 20 employés et plus, a indiqué QS.
- Avec l’Agence QMI